Les négociations sont en cours à la Centrale syndicale pour faire une suggestion recevable. Il faudra attendre l'achèvement des travaux de chacune des commissions installées au sein de la Centrale syndicale pour se faire une idée du rapport final qui devra être remis à la chefferie du gouvernement. Ne souffrant aucune équivoque, l'Ugta veut garder ses deux casquettes, celle de partenaire social «infaillible» du gouvernement, impliqué dans les négociations à propos du pacte économique et social et celle de porte-voix des masses des travailleurs qui suivent attentivement la question relative à la révision salariale. Une chose est sûre, la révision de l'article 87 bis devra constituer un cheval de bataille et un desiderata auquel on revient sans cesse. L'Ugta qui a réuni hier ses cadres, a étudié, à en croire M.Malki Abdelkader, chargé de l'organique et des relations extérieures, le projet portant la réforme du code de travail et a endossé le Pacte national économique et social. Selon notre interlocuteur, l'étude de ce projet par les groupes de travail installés au sein de l'Ugta va bon train. Par rapport à la question dite de la révision salariale, M.Malki admet que la tâche n'est pas aisée, car l'impact financier sera des plus importants. Ce qui veut dire que la Centrale syndicale préfère jouer la carte du temps et étudier cet impact financier avant de mettre le pas sur le terrain. En tout cas, les négociations à ce sujet sont en cours pour faire une suggestion recevable, disait aussi le chargé des relations extérieures de l'Ugta. Quant à M.Salah Djenouhat, chargé des conflits sociaux au sein de l'Ugta, même s'il se garde à l'heure actuelle de faire des commentaires au sujet du rapport de son syndicat, s'inscrivant dans le cadre de l'élaboration de l'avant-projet du pacte, il dira par ailleurs que la révision de l'article 87 bis représentera l'une des questions essentielles qui seront discutées dans le Pacte en question. Le gouvernement reconnaît que la révision de cet article n'est pas une mince affaire, mais il n'en demeure pas moins qu'Ouyahia laisse quant même une infime lueur d'espoir aux travailleurs, en affirmant que «les négociations n'ont pas encore touché l'article en question et on trouvera une solution à cette question». Faut-il admettre que le fait que la révision salariale figure déjà sur la liste des suggestions de l'Ugta, cela indique que le dossier par rapport à cette question n'est pas encore clos. D'après M.Djenouhat, contacté hier par nos soins, «le pacte social et économique ne veut pas dire seulement la révision salariale, mais un nombre de questions qui seront discutées dans un cadre concerté, dont la révision de l'article 87 bis», a-t-il déclaré d'un langage plus simple. Il faut dire que la bataille n'est pas encore gagnée pour la Centrale syndicale même si les organisations patronales n'ont pas émis de réserves au sujet de cette question. Car, l'Etat demeure le plus grand employeur et dire une révision à la hausse du Snmg c'est dire aussi que celle-ci doit être impliquée dans toutes les institutions et entreprises, publiques et privées.