La guerre en Irak, la Palestine, la lutte antiterroriste, le GMO et le marché du pétrole seront abordés. L'annonce de la disparition du serviteur des deux saintes mosquées, le Roi Fahd, s'apparente à un sommet mondial informel. Le décès du roi sera en effet, «l'occasion» pour une rencontre de la quasi-totalité des dirigeants de la planète qui viendront assister à son enterrement. La première conséquence diplomatique, a été le report sine die du sommet arabe extraordinaire sur le terrorisme, qui devait se tenir le 3 août à Charm El-Cheikh en Egypte. «Le sommet sera reporté de quelques jours et des consultations sont en cours pour fixer une nouvelle date pour le sommet», a annoncé hier, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. L'arrivée de la majorité des chefs d'Etat et des rois en Arabie Saoudite, sera évidemment l'occasion d'aborder, même officieusement, toutes les questions brûlantes de l'actualité internationale. De la guerre et de la résistance en Irak, du problème palestinien et du Moyen-Orient, de la lutte antiterroriste mondiale, du projet Grand Moyen-Orient ( GMO ) en passant par les impacts sur les marchés mondiaux du pétrole. Si le processus de succession au niveau du royaume wahabite s'effectue dans la stabilité, en revanche les retombées politiques seront importantes. Le rôle de modérateur que jouait l'Arabie Saoudite, dans la région la plus embrasée dans le monde, le Moyen-Orient, ne risque-t-il pas de s'effilocher avec la disparition du roi Fahd? D'abord au plan interne, sous l'impulsion du roi défunt, la monarchie saoudienne a lancé un programme de réformes: élections municipales au suffrage universel, renforcement du rôle du Conseil consultatif qui tient lieu de parlement et la mise en mise en place d'un dialogue national. A l'échelle régionale, l'Arabie Saoudite a fait adopter au Sommet arabe de Beyrouth, en 2002, un plan de paix arabe qui constitue une base pour une paix juste et équilibrée ente les Arabes et Israël. Le royaume a également contribué à ce que le président Bachar El-Assad accepte un calendrier de retrait des troupes syriennes du Liban et elle a joué un rôle important pour désamorcer la crise. En dépit de sa puissance pétrolière, l'Arabie Saoudite a toujours mené une diplomatie et une politique étrangère stabilisatrice évitant toute confrontation régionale et internationale. Dans sa stratégie envers le monde musulman et arabe, le royaume wahhabite est une pièce incontournable sur l'échiquier occidental. Les relations entretenues avec les Etats-Unis notamment depuis la première guerre du Golfe ont valu au royaume plusieurs critique de ses voisins, notamment la Libye et l'Iran, de même que le ressentiment des groupes islamistes. Durant ces trois dernières années, l'Arabie Saoudite est devenue la cible privilégiée du réseau d'Al Qaîda qui a perpétré en terre sainte plusieurs attentats meurtriers. Enviée, convoitée et jalousée, l'Arabie Saoudite a été montrée du doigt par les Américains, depuis les attentats du 11 septembre 2001, pour être «le fief de l'islamisme». Etant le premier détenteur de réserves pétrolières du monde et pouvant, grâce à ses énormes capacités d'exportation, peser sur les prix, l'Arabie Saoudite ne s'est pas défaite pour autant de son rôle modérateur sur le marché du pétrole. Ce sont autant de sujets et de données qui seront sûrement abordés à l'occasion de ce «sommet mondial informel».