Le siège de Sonatrach à Alger Après avoir signé un avenant au contrat gazier de In Amenas avec British Petroleum et Statoil, la compagnie nationale des hydrocarbures pourrait ajouter à son tableau de chasse la major américaine, ExxonMobil. L'actuelle loi sur les hydrocarbures est peu attractive. C'est de notoriété publique. L'Algérie qui tire l'essentiel de ses revenus en devises de ce secteur ne peut pas attendre qu'elle soit dépoussiérée pour élargir son champ d'action pour le mettre en valeur. C'est la tâche à laquelle s'attelle Sonatrach qui est partie à la chasse aux compagnies étrangères pour découvrir de nouveaux gisements et accroître sa production. La compagnie nationale des hydrocarbures a conclu le 21 décembre 2017 un accord de coopération avec la société indonésienne Pertamina qui doit lui permettre d'accroître sa production. Un nouveau jalon dans le partenariat entre les deux sociétés après le mémorandum d'entente et de coopération qu'elles avaient signé en septembre 2016. Le document paraphé par le patron de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, et son homologue indonésien de Pertamina, Manik Massa, a pour but de définir les axes de coopération arrêtés conjointement par les deux compagnies et de préciser les mécanismes de leur mise en oeuvre en Algérie et en Indonésie ainsi que dans d'autres pays.Une «offensive» qui a été précédée par la signature le 20 décembre 2017 d'un avenant au contrat gazier de In Amenas pour un montant de plus de 500 millions de dollars entre le groupe Sonatrach et British Petroleum (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège) afin d'accroître les réserves du périmètre de In Amenas. La compagnie nationale des hydrocarbures pourrait ajouter à son tableau de chasse la major américaine, ExxonMobil. «La major américaine, ExxonMobil, première compagnie pétrolière mondiale, envisage de s'implanter en Algérie et de développer des projets en commun avec Sonatrach», a annoncé le P-DG du groupe pétro-gazier algérien, Abdelmoumen Ould Kaddour, à l'issue d'une visite de trois jours à Houston. «Nous avons tenu une réunion très positive avec les dirigeants d'ExxonMobil qui sont extrêmement intéressés de venir en Algérie», a-t-il ajouté dans un entretien accordé à l'APS. Le groupe Anadarko, présent en Algérie depuis plusieurs années, a quant à lui, émis le souhait d'augmenter ses investissements dans le pays, fait-on savoir. Une belle prise si elle venait à se concrétiser d'autant plus que le sous-sol algérien se tarit. C'était déjà dans l'air depuis un bon moment: l'Algérie épuise ses réserves de pétrole. Un danger qui pèse, en permanence, sur l'économie nationale qui dépend à plus de 95% de ses exportations en hydrocarbures, du pétrole essentiellement. «Nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l'année dernière (en 2011, Ndlr), mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin», avait déjà déclaré, le 23 septembre 2012 l'ex-P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, en marge d'une visite d'inspection du site de la future raffinerie de Tiaret encore inachevée à l'époque. Ce regain d'intérêt des compagnies pétrolières étrangères de premier plan pour l'investissement en Algérie tombe donc à pic. D'autant plus que les appels d'offres pour la recherche et l'exploitation des hydrocarbures lancés par le secteur de l'énergie depuis 2008 n'ont trouvé que de rares preneurs. Comment expliquer ce manque d'engouement? «Il y a la chute des prix du baril qui a contraint les compagnies pétrolières à réduire massivement leurs dépenses d'investissement, notamment dans l'exploration, et l'Algérie, à l'instar des autres pays pétroliers, n'a pas échappé aux retombées de cette tendance baissière», souligne le patron de Sonatrach. Il n'est probablement pas exclu, par ailleurs, que ces nouveaux partenaires d'envergure mondiale qui ont montré un intérêt certain à l'investissement en Algérie aient eu vent des conditions avantageuses que contiendrait le nouveau texte de loi sur les hydrocarbures. Un argument de taille qui doit peser dans la balance et consolider la fiabilité de Sonatrach.