Des classes vides sans enseignants au grand désespoir des élèves La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a une nouvelle fois écarté la thèse d'une année blanche pour les wilayas les plus touchées par cette crise. La procédure de licenciement des enseignants grévistes a été amorcée par le ministre de l'Education nationale. C'est ce qu'a déclaré hier la première responsable du secteur, Nouria Benghebrit, pour contrer la grève illimitée initiée par le Cnapeste, qui secoue, depuis le 30 janvier dernier, le secteur de l'Education nationale. Ainsi elle a communiqué lors de son passage à la Radio nationale «le début de l'application des procédures administratives relatives au licenciement des enseignants grévistes» ayant refusé de regagner leurs postes de travail après la décision de justice, qualifiant d'«illégale» leur grève. Pour ce qui est des ponctions sur salaires, Benghebrit reste catégorique et ferme: «Du moment où le syndicat agit contre la loi, il est tout à fait normal de recourir à cette ponction.» Pour elle, cela n'est pas négociable, en l'absence de rendu, il n'y a point de salaire à la fin du mois. Dans le même ordre d'idées, la ministre a une nouvelle fois, écarté la thèse d'une année blanche pour les wilayas les plus touchées par cette crise. «Des mesures d'urgence ont été prises au niveau local pour les wilayas de Blida et de Béjaïa notamment», a-t-elle soutenu. Il s'agit d'après elle, de la procédure de remplacement des enseignants grévistes par les retraités et des vacataires. Dans ce sillage, elle accuse le Cnapeste d'user de «mensonge et de désinformation», afin de tromper l'opinion publique. Elle précise dans ce sens, que «le taux de suivi de cette grève est loin d'être élevé». Nouria Benghebrit appuie ses propos en affirmant que le nombre d'enseignants adhérents à ce débrayage national se réduit de façon perceptible chaque jour que Dieu fait: «Nous suivons de très près l'évolution de cette grève, et je peux assurer que le chiffre ne cesse de diminuer.» La responsable a par ailleurs minimisé la teneur du mouvement de protestation entamé depuis des mois dans certaines wilayas. Elle a expliqué que quand bien même le tableau dressé dans ce secteur soit actuellement peu reluisant, l'opinion publique ne doit pas se baser sur l'exemple d'un seul établissement touché par la grève et la généraliser à tous ceux du pays. «Il n y a pas lieu de dramatiser, car il faut savoir que même à Blida et Béjaïa il y a des établissements qui travaillent normalement», a-t-elle avancé. Néanmoins, la ministre n'a pas nié que cette situation de crise n'est pas sans enfanter des conséquences fâcheuses pour les élèves. «En dépit d'un taux de suivi mineur, les agitations sont là et palpables, et cela a tendance à perturber l'élève», dit-elle. Revenant sur le droit de grève des fonctionnaires, Nouria Benghebrit a tenu à soulever que la loi relative à cette profession n'interdit aucunement le recours à la grève. Elle explique en revanche que «lorsqu'il s'agit d'une grève illimitée, la législation est toute autre». Elle indiquera en faisant référence au syndicat du Cnapeste que les représentants de ce dernier ne respectent pas le code déontologique du secteur en ayant recours à une grève ouverte. Elle reproche par ailleurs au Cnapeste le fait de demander l'ouverture d'un dialogue, mais de ne pas connaître les principes même de celui-ci. Dans son argumentaire, elle avancera que la conception du dialogue pour ses porte- paroles se résume à exposer des revendications qu'ils nous ordonnent systématiquement de satisfaire. «Je tiens à faire remarquer que souvent, les procès-verbaux qu'on nous expose contiennent des demandes qui sortent du champ de notre action», a-t-elle justifié. Nouria Benghebrit a d'autre part insisté sur le fait que malgré cette difficulté, les portes du dialogue seront ouvertes, mais à condition que cela se fasse dans le respect de la loi.