La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit a réagi, hier, à Alger, à la décision du partenaire social d'entamer un mouvement de grève les 20 et 21 février prochain, indiquant qu'il s'agit-là d'une procédure illégale aux yeux de la loi, mettant en garde les enseignants grévistes. Confirmant, à cet effet, que la procédure de licenciement des enseignants qui avaient entamé un débrayage illimité depuis le mois de novembre dans les régions de Béjaïa et Blida a déjà commencé. En marge du forum de la Radio national de la Chaîne l, la première responsable du secteur de l'Education qui semble agité après une année de tranquillité, a exprimé son regret quant aux agissements des fonctionnaires de l'Education qui semblent «ignorer leur responsabilité dans ce secteur très sensible dont l'élève se retrouve toujours victime». Nouria Benghebrit mise à la tête du secteur de l'Education nationale depuis 2014, s'est exprimée hier, sur les ondes de la Radio algérienne pour réagir face aux troubles dans lesquelles se retrouve aujourd'hui l'école algérienne. Dans ce sens, elle a rappelé que cette dernière a été calmée par le processus de la Charte d'éthique signée par de nombreux syndicats, qui pour elles, se retrouvent aujourd'hui menacer d'entamer encore la grève. Ces syndicalistes ont le droit, «la grève est un droit constitutionnel», a assuré la ministre, néanmoins, elle a confirmé que «le partenaire social n'est pas conscient de la procédure de comment mener cette grève dans les règles de l'art». Benghebrit a trouvé qu'il y'a du «harcèlement dans la manière de faire des grévistes», ajoutant qu'ils pensent que «tout ce qu'ils demandent, doit être réalisé». En haussant le ton, la ministre a expliqué que les menaces ne sont pas les bienvenues dans son département, insinuant que sa tutelle ne se mettra pas à genoux devant les grévistes, toutefois elle a assuré que «les portes du dialogue restent ouvertes». Cependant, elle a signalé que «le dialogue ne signifie pas être d'accord avec toutes les revendications», indiquant, à cet effet, que «les enseignants grévistes pensent qu'ouvrir les portes du dialogue veut dire que tout ce qu'ils demandent sera exaucé». Sur le volet des revendications, elle a confirmé que «seulement celles qui sont légales qui seront acceptées». La ministre, 4 ans à la tête du secteur le plus sensible semble, maintenant, le connaître parfaitement, allant vers un durcissement dans sa manière de réagir face aux débrayages. Elle a annoncé, à cet effet, que la procédure de licenciement des enseignants grévistes a été lancée par ses services. Pour pallier à ce problème, elle a notamment, déclaré que «les enseignants grévistes seront remplacés par les vacataires». A ce sujet, Benghebrit a interpellé les médias et parents d'élèves au sujet des enseignants grévistes qui font, selon elle de «la manipulation des élèves pour mettre contre les enseignants vacataires». Décrivant cette démarche comme inacceptable, elle a estimé que «la situation de l'enseignement est en dégradation», ajoutant que sa tutelle «travaille d'arrache-pied pour améliorer la situation». Pour cela, «il faut la conscience de tous, parents d'élèves, enseignants, ministère, pour garantir une école de qualité pour nos enfants», a-t-elle admis. Pour rappel, les syndicats autonomes du secteur de l'Education nationale, dans un communiqué rendu public, le 4 février dernier ont appelé à une grève nationale de deux jours, les 20 et 21 février en cours. Les syndicats «veulent observer cette grève pour mettre plus de pression sur le ministère de tutelle, afin de la pousser à prendre en charge leurs revendications urgentes», avaient-ils souligné dans ce communiqué. À travers cette annonce, le secteur de l'éducation risque de connaître de fortes perturbations, allant jusqu'à une année blanche. La mise en place du système du «Seuil» pour les classes d'examens pourrait même être envisageable. Les syndicats autonomes soulèvent plusieurs revendications à savoir, la valorisation des diplômes de DEUA et Licence, la réforme du statut particulier du secteur de l'Education, la régularisation de la situation des personnels occupant des postes en voie de disparition, la médecine du travail, l'actualisation de la prime de zone pour le travail dans le Sud, le logement et les promotions.