L'exposition s'articule autour du rapport entre photographie et une population en pleine colonisation française vivant dans la misère. Une centaine de photos prises, dans les Aurès au cours des années 1930, par les chercheuses Germaine Tillon et Thérèse Rivière, sont exposées au Pavillon populaire de Montpellier. L'exposition, dont le vernissage a eu lieu mardi dernier, présente, pour la première fois ensemble, une sélection de photographies prises par deux jeunes chercheuses de l'époque lors d'une mission ethnographique conduite à partir de 1935 dans les Aurès, menée au nom du musée d'ethnographie du Trocadéro (Paris), qui deviendra en 1937 le musée de l'Homme, a-t-on expliqué. «Si Thérèse Rivière s'est plutôt concentrée sur l'étude des activités matérielles et à l'économie domestique, Germaine Tillion s'est quant à elle consacrée à celle des relations de parenté et de pouvoir dont traiteront par la suite ses ouvrages «Le Harem et les cousins» (1966) et «Il était une fois l'ethnographie (2000)», a expliqué Christian Phéline, commissaire de l'exposition qui est intitulée «Aurès, 1935. Photographies de T. Rivière et G. Tillion». Cette exposition inédite, qui durera jusqu'au 15 avril, s'articule autour du rapport entre une photographie et une population en pleine colonisation française vivant dans la misère, même si le but recherché par cet événement, à travers 120 clichés, est l'exploration de la portée «autant esthétique que sociale»de l'usage du medium photographique. Dans une déclaration, lors du vernissage, le maire de Montpellier, qui est également président de Montpellier Méditerranée Métropole, Philippe Saurel, a souligné que cette première exposition de la saison marque «un engagement fort de la ville de Montpellier pour développer une politique culturelle où l'histoire tient une place importante, comme vecteur d'une mémoire partagée». Les photos, toutes en noir et blanc, retracent le quotidien d'un peuple d'une région d'Algérie, sous occupation, vivant dans la misère et la précarité mais que le visiteur ne manquera pas de relever qu'il est resté digne. Marquées par leurs aspects ethnographiques, les photos montrent la vie sociale des Aurésiens avec des scènes de fêtes, notamment des mariages, des circoncisions, le marché, les tenues, l'enfance, etc.