Le Koweït a annoncé hier une participation de deux milliards de dollars à la reconstruction de l'Irak, profondément éprouvé par des décennies de guerre et notamment contre le groupe terroriste «Etat islamique» (EI/Daesh) alors que le chantier de la reconstruction est évalué à 88 milliards de dollars. «Je suis heureux d'annoncer que le Koweït honorera son engagement à soutenir ses frères irakiens», a déclaré l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, au troisième et dernier jour d'une conférence internationale pour la reconstruction de l'Irak, au Koweït. Cette aide comprend «un milliard de dollars de prêts et un milliard d'investissements dans les nombreux projets de reconstruction en Irak», a-t-il précisé. Les autorités irakiennes évaluent à 88 milliards de dollars le chantier de reconstruction du pays, où nombreuses infrastructures ont été détruites dans les combats contre Daesh, notamment des écoles et des hôpitaux. Quelque 2,5 millions de personnes y sont toujours déplacées. Le Koweït, envahi, est le premier pays à dévoiler le montant de son aide. D'autres Etats doivent annoncer leur contribution plus tard dans la journée. Plus de 200 projets visant à reconstruire le pays ont été présentés par des responsables irakiens à la conférence internationale visant à récolter des fonds. Ces projets comprennent la construction de raffineries de pétrole et de centrales électriques, la réhabilitation d'aéroports, ou encore de chemins de fer et de routes. Lundi, le ministre de la Planification, Salmane al-Joumeili, avait chiffré la note de la reconstruction à 88 milliards de dollars (71 milliards d'euros). Des ONG ont déjà annoncé une levée de fonds de plus de 330 millions de dollars pour soutenir les opérations humanitaires. Trois agences de l'ONU ont insisté sur l'urgence de l'aide à la population irakienne, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé la communauté internationale à «investir dans le secteur de la santé qui est dévasté». L'Irak, qui vient d'annoncer la victoire contre le groupe terroriste «Etat islamique» qui s'était emparé d'un tiers du pays à partir de 2014, attend beaucoup de la communauté internationale qui doit annoncer au Koweït sa contribution pour la reconstruction d'un pays dévasté. Après deux jours qui ont mis en avant les ONG et le secteur privé, la conférence internationale du Koweït doit donner la parole mercredi aux gouvernements et aux institutions internationales, en présence notamment du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et de l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah. Ces derniers prononceront un discours, tout comme le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi. Attendue également, la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, devrait mettre l'accent sur l'importance de l'éducation d'urgence et de la protection du patrimoine irakien, endommagé par les combats acharnés contre l'organisation terroriste. Il y a lieu de mettre l'accent sur l'importance de l'éducation d'urgence et de la protection du patrimoine irakien, lourdement endommagé par les combats acharnés contre l'organisation terroriste. Mardi, la conférence a vu les responsables irakiens présenter des garanties juridiques aux donateurs et investisseurs, sollicités pour rebâtir les dizaines de milliers d'habitations, écoles, infrastructures ou hôpitaux détruits par des années de combat. «L'Irak est ouvert aux investisseurs», a assuré Sami al-Araji, président de la Commission irakienne de l'investissement, devant près de 2000 représentants d'entreprises internationales. Toutefois, la reconstruction de l'Irak, où quelque 138.000 maisons sont endommagées ou entièrement détruites, et 2,5 millions de personnes déplacées, nécessitera plus que de l'argent: le pays devra aussi surmonter les dissensions internes.