Bouteflika annoncera ce 14 août la date du référendum sur la réconciliation nationale. Le 29 septembre est donné comme la date de la tenue du référendum sur la réconciliation nationale. L'annonce serait faite, indiquent des sources bien informées, lors de la conférence des cadres de la nation devant se dérouler le 14 août prochain au Palais des nations. Cette date interviendra 45 jours avant la convocation du corps électoral. L'urgence est justifiée par le fait que le mois de Ramadan aura lieu au mois d'octobre, une période qui n'est pas propice à la consultation populaire, en plus, le président qui jouit de la prérogative, comme le stipule le texte fondamental, de consulter le peuple sur une question d'intérêt national préfère, nous dit-on, trancher dans le vif une question qui traîne en longueur et qui a donné lieu à beaucoup de controverses et de spéculations. Le référendum intervient également dans un contexte mondial marqué par des attentats synchronisés de la nébuleuse Al Qaîda qui multiplie ses offensives sans épargner personne, y compris des pays musulmans. Les attentats de Londres et ceux de Charm El Cheikh ont ébranlé les fondements du système permissif britannique qui a reconnu ses failles. L'apologie des terroristes faite par le numéro deux de l'ex-FIS Ali Benhadj qui l'a reconduit en prison, concernant l'enlèvement et l'exécution de nos deux diplomates, Belaroussi et Belkadi, ne donnait pas cher du référendum, et toute une polémique a été relancée à ce sujet. Mohamed Bédjaoui au cours de la conférence de presse animée au siège du ministère des Affaires étrangères, à l'annonce de l'assassinat des deux diplomates, avait répliqué que ce meurtre ne remettait pas en cause le projet du président et que ce dernier aura bel et bien lieu. Le discours de circonstance du président Bouteflika qu'il prononcera, sera, nous dit-on, axé sur les dossiers politiques majeurs, objet d'un emballement particulier de la scène politique et économique. L'équipe qui a planché sur la réconciliation nationale, nous dit-on, est composée des membres de la direction collégiale de l'Alliance nationale, d'éminents juristes et des personnalités politiques. Les grandes lignes nous ont été dévoilées au cours d'un entretien avec M.Abdelaziz Belkhadem, dans une précédente édition, et qui tournent autour de la prise en charge des problèmes socio-économiques des familles de victimes et des terroristes, ainsi que la mise en place de mécanismes juridiques pour résoudre la crise politique ayant émergé après l'arrêt du processus électoral en 1991. La réconciliation nationale, nous a-t-on expliqué, n'est que l'enchaînement naturel d'un processus de résorption de cette crise politique qui a commencé par la main tendue en passant par la loi portant concorde civile. Quant à l'amnistie, c'est une mesure incluse dans le projet global. Le texte n'est pas à proprement dit un texte de loi mais un document sur lequel sera consulté le peuple. Par la suite, il devra passer par les canaux habituels (conseils des ministres et du gouvernement ainsi que le Parlement bicaméral) avant de lui apposer le cachet législatif. Le pacte social et économique, les réformes, le développement durable auront un large pan du discours, nous a-t-on révélé. Les élections en Kabylie seront également au menu de l'intervention de Bouteflika. A ce propos, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia rencontrera le jeudi 11 du mois en cours les archs pour un dernier round de négociation. Le rendez-vous sera couronné par l'annonce de la date des élections partielles que des sources bien informées avancent pour le mois de décembre prochain.