Photo : Slimene S.A. Le mouvement de contestation de la communauté estudiantine gagne du terrain. La quasi-totalité des instituts et universités de la capitale sont paralysés depuis plusieurs semaines. Ils le seront encore jusqu'à la satisfaction des doléances des uns et des autres. De l'USTHB à l'université de Bouzaréah en passant par l'ENPS, l'ENS, l'université de Dély-Brahim, la faculté centrale et le département de pharmacie, le décor est pratiquement le même. Organisant depuis trois semaines un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les étudiants venant des écoles préparatoires et plusieurs autres universités déclarent leur grève illimitée. C'est aussi le cas des étudiants (première année magistère) de l'université des sciences politiques qui montent à leur tour au créneau. Ils brandissent la menace de l'année blanche au cas où les responsables du secteur ne répondent pas favorablement à leurs revendications. « Nous exigeons de la tutelle une réponse à nos doléances », estiment-ils. Il s'agit entre autres du reclassement du diplôme de magistère à la catégorie 15 et plus de la fonction publique. Ils demandent également à être recrutés dans le corps de l'enseignement supérieur suite un concours, dont la priorité sera accordée aux promus du magister du système classique. Les étudiants du système classique estiment qu'il est impératif de maintenir les conditions et procédures d'inscription en vigueur au profit des promus du magister. Selon certains délégués, les rencontres avec les représentants de la tutelle se succèdent sans pour autant parvenir à un résultat concret. En témoignent d'ailleurs l'impasse et la situation prévalant dans bon nombre d'établissement universitaires. La communauté estudiantine déplore le fait qu'elle soit exclue de toutes concertations et négociations. « Nous estimons que les délégués des étudiants ont le droit d'être partie prenante dans l'élaboration des textes de loi relatifs au classement des diplômes de l'enseignement supérieur». A la faculté centrale et plus exactement au département Lettres, la tension était hier à midi, à son comble. Tenant une assemblée dans l'amphithéâtre Benbaâtouche, les grévistes ont affiché leur désarroi et dénoncé les mesures qui portent préjudice à leur diplôme. Outre l'ouverture sans conditions des postes de magistère, les grévistes exigent la valorisation de leurs diplômes. Selon certains étudiants, la liste des étudiants retenus pour poursuivre les études en magister se fait dans les coulisses. « Il est temps de mettre fin à cette injustice », réclament-ils. Un peu plus haut, au département de pharmacie (à la faculté centrale), la contestation s'est poursuivie hier. Les grévistes relèvent l'insuffisance des postes en résidanat et spécialités et la qualité de la formation dispensée. En somme, d'après les échos recueillis, la contestation n'est pas près de s'estomper. Pour les grévistes, il est temps de les faire participer à toutes les négociations.