Les négociations sérieuses restent le seul moyen pour sortir de l'impasse. Alors que la crise risque de s'approfondir et de se compliquer davantage, toute la classe politique, y compris les partis de l'opposition et ceux d'obédience islamiste, appelle «à privilégier le dialogue pour dégager des solutions acceptables au mouvement de contestation qui paralyse des secteurs sensibles de l'éducation et de la santé». Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, critique les grévistes. Pour le Premier ministre, «il est temps d'arrêter le train de l'anarchie..., qui pourra conduire à de graves conséquences....», a-t-il déclaré récemment. Le secrétaire général du parti majoritaire, Djamel Ould Abbès, de son côté, appelle «les grévistes des deux secteurs de l'éducation et de la santé à la raison, de privilégier la voie du dialogue et des négociations et consentir des compromis communs pour mettre fin à l'actuel blocage et préserver la stabilité du pays et les intérêts des élèves». Il met toutefois en garde contre tout ce qui met en jeu la stabilité et la sécurité du pays et expose aux dangers les acquis réalisés sur le plan socio-économique». Le président du MPA, Amara Benyounès, appelle pour sa part «à ouvrir le dialogue social entre le gouvernement et les grévistes». Concernant le problème des résidents, il estime que «la tutelle doit faire le bilan pour juger de l'efficacité ou pas du système du service civil, 20 ans après son application». Il déplore «la suspension du dialogue avec ces médecins, précisant qu'il est du devoir du gouvernement de répondre aux exigences de la population». Bien qu'ils veulent la tête de Nouria Benghebrit, les partis islamistes se montrent moins durs avec la tutelle que le Cnapeste, noyauté par des activistes islamistes. Ainsi, le président du MSP, Abderrazak Makri, prône l'adoption du dialogue comme «seule solution aux crises sociales tout en évitant les prises de position et les déclarations provocatrices». Il insiste sur un dialogue «sans conditions préalables» entre les syndicats appelant à la grève et des représentants du gouvernement pour trouver des solutions acceptables à la situation que connaissent certains secteurs dont la santé et l'éducation. Il a ajouté qu'«il faut éviter les déclarations provocatrices susceptibles d'approfondir la crise et de la rendre plus compliquée». Pour lui, les revendications de certaines catégories dont les médecins résidents et les étudiants des Ecoles supérieures d'enseignement sont «raisonnables et peuvent être satisfaites par le dialogue et l'application de la loi». Le président du Mouvement El Bina, Mustapha Belmehdi, a appelé récemment à privilégier la voie du dialogue pour trouver des solutions aux grèves et aux contestations qui secouent plusieurs secteurs. Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne appelle les autorités publiques à trouver des solutions pour surmonter les crises dont souffrent plusieurs secteurs, à l'instar de l'éducation et de la santé». Le PT a lui aussi appelé «les pouvoirs publics à ouvrir les portes à de véritables négociations et à répondre favorablement aux revendications socioprofessionnelles posées dans plusieurs secteurs d'activité et plus particulièrement dans celui de la santé qui connaît une grève des médecins résidents depuis plus de trois mois». «Plutôt que de s'engager sur une voie apaisée pour baisser les tensions sociales, le pouvoir a recours à la stratégie de la division... ou encore à celle de la peur et les accusations tantôt de 'la main de l'étranger ' tantôt de ' l'ennemi intérieur'' qui veulent déstabiliser le pays», a déclaré Ali Benflis récemment. Pour lui «ce n'est ni l'impasse politique ni la crise économique ni encore moins la montée des tensions sociales, qui sont au centre des inquiétudes des cercles du pouvoir». «Il (le pouvoir... Ndlr) fait diversion et tente désespérément de détourner les regards des véritables problèmes du pays vers les confrontations stériles concernant l'élection présidentielle!», estime-t-il.