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Et Beni Haoua retrouvera sa légende
HACHEMI MOKRANE, L'INSTIGATEUR DU LIVRE DELIES
Publié dans L'Expression le 14 - 08 - 2005

Déliés est le titre d'un livre décliné en plusieurs expressions contemporaines, inspiré du fabuleux destin de Mama Binette.
L'Expression: Peut-on connaître la génèse de ce livre Déliés?
Hachemi Mokrane: Quand j'ai été à Toulon, c'était le hasard qui avait bien fait les choses, par rapport à un lieu où s'organisait un festival sur les écritures théâtrales. Il se trouve que je me suis retrouvé là-bas pour des raisons purement professionnelles.
Toulon me renvoie, bien sûr, à cette histoire de Mama Binette parce que c'est une histoire avec laquelle j'ai toujours vécu.
C'est une partie de moi-même dans le sens où je suis né dans cette ville côtière, à mi-chemin entre Cherchell et Ténès, qui est le lieu de naufrage de ce bateau qui a démarré le 15 janvier 1802 à Toulon qui a échoué à ce niveau-là.
Arrivé à Toulon, je ne mesurais pas auparavant l'émotion que je pouvais avoir en y étant. Mais il y a des choses que l'être humain ne peut pas contrôler. Effectivement, j'étais très ému. Je ressentais des choses auxquelles je ne m'attendais pas du tout et cela est lié à ce vécu pendant toute ma vie, de ce rapport avec cette histoire.
Le hasard a fait que je rencontre lors d'un festival Laurence Huet qui a écrit le texte de ce livre qui vient de sortir. Nous avons parlé d'un peu de tout mais bien sûr, du rapport que j'entretiens avec l'histoire de la ville de Toulon qui fait que je ressens des choses qui me dépassent dans mon contrôle.
Et l'aventure a commencé...
Après la rencontre avec Laurence Huet, je lui ai communiqué les quelques éléments que ma famille m'a transmis et ce que j'ai toujours entendu dire de Mama Binette, surtout pendant les vacances d'été quand on allait au village Beni Haoua en famille et à la fin des vacances, quand ma mère organisait ce couscous pour les pauvres, au niveau de la tombe de Mama Binette.
C'est une femme qui a cette réputation d'avoir fait que du bien, d'avoir soigné, aidé les gens. Et c'est une femme aussi, qui est devenue sainte et les personnes viennent se recueillir sur sa tombe et exprimer des voeux, notamment pour se marier, avoir des enfants, notamment des garçons... Cette bêtise humaine... Aussi, la chose a évolué.
Dans les témoignages qu'on a pu avoir lors de la résidence qui a lieu en septembre 2003 avec les quatre auteurs, à savoir Laurence Huet pour le texte, Yves Jeanmougin pour la photo, Mariela Damian pour les oeuvres sonores et moi pour la calligraphie, on a appris que même les jeunes filles avant de passer le Bac se font une obligation d'aller demander l'aide de ma Binette.
Donc c'est une réalité qui existe. Bien sûr, je suis anti «extrême» par rapport à cette croyance-là. La chose qui a motivé Laurence et moi-même à l'origine, c'est le fait que c'est une belle histoire, une belle source d'inspiration, une belle matière pour écrire et s'exprimer.
Quelle a été la source de votre documentation pour rédiger cette histoire?
Laurence et moi avons échangé plusieurs correspondances par email, moi, de mon côté, lui transmettant tous les éléments à ma disposition transmis par la mémoire orale et familiale et elle, en faisant des recherches autour du sujet.
Elle a passé beaucoup de temps dans les archives militaires maritimes de la ville de Toulon et dans les archives religieuses aussi.
Elle a réussi à toucher la liste des passagers, les différentes correspondances entretenues par Mama Binette. Cela est le premier stade de travail de Laurence Huet qui a consisté à approfondir son savoir par rapport à cette histoire. Par la suite, elle a commencé à écrire et au fur et à mesure, on se demandait à quoi cette écriture allait aboutir exactement. Est-ce une écriture pour le théâtre ou autre chose?
Peut-on connaître ce qu'on pourra découvrir?
Laurence Huet vous en parlera plus sur son contenu. Ce qui est sûr et certain c'est que ce livre n'est pas fait sur la base de l'histoire de Mama Binette. Non. Il ne faut pas raconter n'importe quoi aux habitants de Beni Haoua. C'est un livre où il y a plusieurs expressions différentes, contemporaines inspirées de cette histoire-là. Ce résultat-là, notamment sur le plan textuel, se situe entre la fiction et la réalité.
Vous avez des messages que Laurence Huet a lancés à la mer, des correspondances... Cela concerne le texte de Laurence Huet qu'elle pourra développer fin septembre lors de la présentation de ce livre au Salon international du livre d'Alger, le 29 septembre à 13h au Sila, sinon le lendemain le 30 au Bastion 23, à 18h, lors d'une lecture de son texte, pour le public.
Sinon dans l'ensemble du travail, tout a démarré entre Laurence Huet et moi-même par la suite en collaboration avec le photographe et l'édition Métamorphose qu'elle connaissait, pour aboutir à l'édition d'un livre - CD.
Ce dernier est produit par la radio France Culture. Aussi bien la fiction que le reportage, le film documentaire de Mariéla Damian a été diffusé dans la soirée du 12 avril sur France Culture.
Ce sont pleins de témoignages en rapport avec l'histoire de Mama Binette, des interviews de gens du village, des ambiances, des suppositions et notamment avec des enfants d'une école primaire pas loin de Beni Haoua.
Aussi, je suis aujourd'hui ravi de la sortie de ce livre que j'ai vu il y a deux semaines sur les étals des libraires à Marseille et qui est un très bel objet.
Cela grâce au soutien des différentes structures aussi bien à Marseille qu'à Alger, tels que les services culturels de l'ambassade de France et le Centre culturel français d'Alger. Maintenant mon souci personnel par rapport aux habitants de Beni Haoua est l'accessibilité du livre eu égard à son prix. Le livre coûte 30 euros et donc l'équivalent de 3000 DA en Algérie, soit un prix exorbitant. La solution que j'ai proposée est de faire une coédition avec les éditions Barzakh après traduction des textes et reporté la sortie du livre à 2006. J'ai remis le livre au ministère de la Culture qui a promis de soutenir cette coédition. L'intérêt est que le livre soit accessible aux habitants de Beni Haoua et d'Alger...
Le livre est illustré également par des propos d'intellectuels algériens...
Effectivement, nous pouvons trouver des témoignages et des réactions, notamment de la part de Daho Djerbal, le comédien Benguettaf et Meissa Bey, bien sûr qui a passé toute son enfance à Ténes, qui se trouve pas loin de Beni Haoua. Elle connaissait déjà cette histoire. Elle a d'ailleurs signé une très jolie préface pour le livre.
A noter, que quand il y a eu lieu cette diffusion sonore le 12 avril sur France Culture, le hasard a voulu qu'Assia Djebar écoute ce soir-là l'émission...
Assia, qui est de Cherchell, donc connaissant l'histoire de Mama Binette m'a demandé de lui envoyer un bouquin, chose que j'ai faite de Marseille, pour qu'elle puisse diffuser le CD à ses étudiants à New York.
Lors de la résidence de travail effectuée dans le village, j'ai découvert une ville très riche dans tous les domaines, naturel, humain... mais très pauvre ne pouvant pas décoller, car elle se trouve coincée et complètement abandonnée, alors qu'elle est à 160 kilomètres d'Alger.
J'ai donc profité de l'occasion que la présentation du livre soit reportée à l'année prochaine pour solliciter l'aide du ministère de la Culture afin d'organiser des rencontres, l'été 2006 à Beni Haoua. Une façon de mieux faire connaître la ville que ce soit dans le domaine culturel, scientifique, environnemental, qu'éducatif...
J'ai eu l'aval du ministère et j'en suis très content car c'est une chose qui me motive, d'autant plus à mieux organiser ce projet dont la concrétisation du livre doit beaucoup aux gens de la ville, y compris population et autorités qui nous ont très bien accueillis. Je continue donc, à oeuvrer dans cette culture-là, sur la voie de Mama Binette, autant faire du bien et aider la ville, aussi bien sur le plan économique que touristique.


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