Bouteflika a fermement dénoncé le silence international sur la tragédie algérienne. En optant pour la démarche de réconciliation nationale dans un contexte de lutte internationale contre le terrorisme, l'Algérie n'a pas abdiqué face à l'hydre islamiste. «Nous sommes sincèrement partie prenante dans cette lutte contre un fléau dont nous avons été victimes... nous combattrons le terrorisme avec tout ce que nous avons comme force», a déclaré, hier, le président de la République dans son discours à la nation. «Dans sa très grande majorité, le monde a assisté sans réaction et souvent même sans compassion, au martyre de notre peuple face à l'hydre du terrorisme que nous combattions et que nous dénoncions déjà comme un fléau qui ignore les frontières» a ajouté le chef de l'Etat avant de dénoncer le silence international pendant les dix années de tragédie algérienne. «Ce silence s'est trop souvent paré hypocritement des vertus de la démocratie et des droits de l'homme. Des voix ont même poussé l'indécence jusqu'à s'interroger sur «qui tue qui» en Algérie.» Ainsi, l'Algérie a découvert dans l'épreuve cruelle qu'elle a vécue, «qu'elle ne devrait compter que sur elle-même et sur ses propres moyens». Le président de la République a plaidé, dans son discours, pour une lutte antiterroriste adaptée aux spécificités de chaque pays. «Nous sommes cependant en droit de veiller à ce que cette lutte ne s'appuie pas sur des critères qui diffèrent suivant les pays et les circonstances et qu'elle ne confonde pas la violence terroriste avec les enseignements de notre religion ou avec la lutte légitime des peuples pour leur liberté et leur dignité», a-t-il souligné. Pour le président de la République, le projet de réconciliation nationale constitue «un défi de haute élévation morale interpellant notre foi et notre patriotisme». Un défi et une volonté qui ne sont pas synonymes de l'oubli ni la négation des souffrances consenties par les forces de sécurité, l'ANP et le peuple algérien durant les années de guerre auxquels il a rendu un vibrant hommage. «C'est grâce au courage et à la mobilisation de tous les Algériens que la patrie a survécu. C'est grâce aux sacrifices de nos forces de sécurité, à leur tête l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de libération nationale, appuyées par tous les patriotes, que l'Algérie a pu repousser l'hydre du terrorisme.» Un hommage répété et appuyé tout au long du discours d'hier. «En votre nom à tous, je m'incline de nouveau aujourd'hui avec ferveur et respect à la mémoire des martyrs du devoir national et à celle de toutes les victimes du terrorisme abject. Leurs sacrifices n'auront pas été vains puisque la République algérienne est restée debout, plus que jamais fidèle au glorieux message du 1er Novembre 1954.»