Fort de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le président de la République plaidera le concept de lutte antiterroriste. Le président de la République se rendra dans les prochains jours à New York pour participer à l'Assemblée générale de l'ONU qui coïncide cette année avec le 60e anniversaire de l'organisation. Lors de cette session, il sera question de la définition du terrorisme. Il est évident que le chef de l'Etat ira à New York en tant que représentant de la nation qui a le plus souffert de ce phénomène. Une souffrance rendue d'autant plus intolérable par le fait que durant une dizaine d'années, le pays a eu à faire face seul, dans un isolement international, au terrorisme dans sa manifestation la plus abjecte. Le président Bouteflika aura à rappeler aux dirigeants du monde, la formidable résistance d'une nation contre les hordes intégristes qui prenaient leurs ordres de capitales occidentales et arabes. En effet, avec l'apparition des groupes islamistes armés en Algérie, l'ensemble de la communauté internationale, à quelques rares exceptions, tendait plus l'oreille aux pseudo-politiciens qui justifiaient la violence politique qu'aux dirigeants algériens qui n'ont eu de cesse de prévenir le monde entier contre ce fléau qui, même s'il n'a ciblé que l'Algérie, avait des ramifications planétaires. L'Afghanistan et d'autres pays, véritables usines à fabriquer des terroristes, revenaient souvent dans le discours de la diplomatie algérienne, sans que cela ne soit pris au sérieux par les instances internationales. Mais malgré la sourde oreille de Washington, Paris et Londres, autant de capitales qui ont hébergé les réseaux de soutien au GIA, l'Algérie a relevé le défi de la lutte antiterroriste et à coup d'opérations de terrain et autres initiatives juridiques, est parvenue à réduire l'une des armées les plus féroces du XXe siècle à sa plus simple expression. Il a fallu le 11 septembre 2001 pour que le monde se réveille et découvre le bien-fondé des appels à la vigilance de l'Algérie. De fait, les grandes capitales reconnaissent l'expérience et l'efficacité des services de sécurité algériens sur le terrain de la lutte antiterroriste. Plus encore, ils admettent le bien-fondé de la démarche des autorités politiques dans la gestion de la crise politico-sécuritaire. Et pour cause, il fallait à tout prix empêcher les intégristes radicaux de prendre le pouvoir, tout en se lançant dans un audacieux processus de démocratisation des institutions de l'Etat. La double mission a été menée dans des conditions plus que difficiles, tant au plan sécuritaire que socio-économique. C'est dire donc, la prouesse d'une nation qui a su sortir de la spirale, au prix de dizaines de milliers de morts et de milliards de dollars de dégâts. La reconnaissance de la communauté internationale a permis à l'Algérie de gagner en respectabilité, et passe pour un pays leader dans le monde pour ce qui concerne la guerre mondiale menée contre le terrorisme islamiste. Cela dit, le chef de l'Etat aura également à dire aux dirigeants du monde qui sont tous confrontés à des degrés divers au phénomène terroriste, les moyens tant politique, juridique que militaire que l'Algérie a utilisés pour vaincre la plus importante menace que connaît l'humanité en ce début de XXIe siècle. Bouteflika donnera une autre leçon aux présidents de la planète. Celle-ci se manifeste par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. En effet, il est attendu que le président de la République dans son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU évoque cette initiative comme un pas de plus de l'Algérie pour en finir avec le terrorisme, voire l'attaquer à la base. Le traitement éminemment politique de la tragédie nationale, après les approches sécuritaire et judiciaire, constitue une étape importante dans la gestion de la crise. Et c'est fort d'un document qui sera soumis à l'appréciation du peuple algérien que Bouteflika plaidera le concept de lutte antiterrorisme dans son acception la plus large. L'Algérie, c'est connu, milite pour que l'ONU fasse la différence entre la lutte d'un peuple pour recouvrer son indépendance et les mouvements terroristes qui foisonnent de par le monde. Elle sait de quoi elle parle, elle qui est née, à la suite d'une révolution armée et qui a eu à affronter l'hydre intégriste. Le sauvetage de l'Algérie par les Algériens eux-mêmes a permis de circonscrire le phénomène. Cela, les dirigeants du monde l'ont bien compris et c'est pour cela qu'ils étudieront très attentivement l'initiative de réconciliation nationale. C'est véritablement une démarche dont peut s'inspirer l'ONU pour combattre efficacement le terrorisme.