«Nous refusons la privatisation et l'ouverture du capital des entreprises publiques stratégiques...» Le secrétaire général du Mouvement El Islah, Filali Ghouini, a appelé, hier, à Alger, l'ensemble des partenaires politiques en cette conjoncture très complexe, «à participer à reconstruire la confiance perdue entre les gouvernés et les gouverneurs et à éviter au pays de se précipiter dans l'abime». Il a également appelé les autorités publiques «à relancer le dialogue en vue du resserrement des rangs et le renforcement du front intérieur».Filali Ghouini s'est exprimé à l'ouverture des travaux de la troisième session de son bureau politique tenu au siège du parti à Bir Mourad Rais(Alger). «Il est impératif que toutes les élites s'approprient les espaces publics en s'impliquant dans le débat politique qu'il faut absolument sortir des espaces fermés et des salons pour éclairer l'opinion publique», a-t-il soutenu. Il a indiqué: «Nous refusons la privatisation et l'ouverture du capital des entreprises publiques stratégiques algériennes aux privés qui peuvent avoir des partenaires étrangers car elles sont un bien de la collectivité nationale et le socle de l'économie nationale.» Il a estimé que «la règle des 51%/49% régissant les investissements étrangers en Algérie est souveraine, préserve les capacités du pays et libère la décision économique». Il a ajouté qu' «en dehors des secteurs stratégiques, ce taux peut faire l'objet de débat et de révision pour attirer davantage d'investissements directs étrangers en Algérie et améliorer le climat des affaires». «L'aboutissement de ce dialogue fructueux dans la société sera conditionné par l'acte de l'Etat où l'instauration d'un Etat de droit, la libération de l'initiative politique et économique d'une part, et de l'autre, les politiques doivent laisser de côté leurs divergences partisanes et leurs calculs idéologiques», a-t-il poursuivi. Il a appelé à adopter un plan de développement performant avec une vision économique claire pour faire sortir le pays de la spirale de la dépendance des recettes des hydrocarbures, à se concentrer sur les énergies renouvelables et à relancer les secteurs de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme en tant que véritables alternatives pour garantir l'avenir des Algériens et des Algériennes, créer de la richesse, des postes d'emploi permanents et activer un développement global juste et équilibré. Il a également insisté sur la nécessité d'ouvrir le champ aux «cerveaux algériens», de bénéficier de l'expérience des cadres et experts dans diverses spécialités et de leur permettre de contribuer à l'élaboration de politiques économiques et à la mise en place de programmes de développement en leur fournissant les moyens nécessaires pour aider le pays à franchir cette étape difficile qu'il traverse. Il a mis l'accent, d'autre part, sur l'élargissement des prérogatives des assemblées élues, concernant les dossiers d'investissement, pour permettre aux élus d'assumer des rôles plus efficaces pour ce qui est de l'investissement local qui renforce les capacités économiques des collectivités. Sur le plan social, il a salué ce qu'il appelle «le pas vers l'apaisement», conclu entre le Canepste et le ministère de l' Education. A ce propos, il a appelé à un dialogue responsable et sérieux pour trouver des solutions aux dossiers et questions posés par les différents partenaires sociaux. Dans ce contexte, il a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de l' Ugta, lequel, d'après lui «a abandonné son rôle de défenseur des intérêts des travailleurs pour l'apologie de nouveaux riches». Il a mis en garde contre ces derniers qui, dit-il, «s'emploient pour accaparer des centres de décision politiques et économiques».