Le LLP va donc simplement être «scruté» au peigne fin sans toutefois être remis en cause... Le Premier ministre aurait «révoqué» cette fameuse formule. Ouyahia ne remettrait pas en cause la formule en elle-même, mais plutôt le plan d'exécution. Il veut par là éviter toute mauvaise surprise... Annoncée en grande pompe, la formule logement locatif public (LLP) tarde à voir le jour. Est-elle de là remise en cause? On parle de réserves émises par le chef de l'Exécutif, quant à la faisabilité d'un tel projet. Il n'aurait pas été complètement convaincu par les propositions faites par Abdelwahid Temmar. Le premier responsable du gouvernement ne remettrait pas en cause la formule en elle-même, mais plutôt le plan d'exécution. Selon des sources concordantes, Ahmed Ouyahia aurait ainsi instruit son ministre de l'Habitat «d'approfondir la réflexion» sur le LLP. Il ne veut laisser aucun détail au hasard, afin que cette formule de logement ne se «perde pas en route», comme cela a été le cas pour d'autres projets. Il a réclamé un cahier des charges clair et détaillé, où seront bien définies toutes les conditions d'accès à ce type de logement, mais également ceux de la réalisation. «Qui les réalisera et comment inciter les promoteurs à jouer le jeu?», sont les principales interrogations de Ahmed Ouyahia. Pour lui, il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Car cela risque d'amener le gouvernement à vendre du rêve aux Algériens. Le logement, c'est l'espoir d'une vie. Ce qui pousse les hautes autorités du pays à ne pas prendre à la légère la question. En effet, en fin d'année dernière le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, avait annoncé en grande pompe qu'une formule destinée à la location sera introduite en 2018. Une nouvelle qui a réjoui les jeunes Algériens «otages» de la location. Ils pourront avec cette formule louer leurs logements directement chez l'Etat à des prix compétitifs. 2018 est arrivée, des milliers de citoyens avaient pris d'assaut les siéges de leurs APC, car, ils avaient confondu avec la formule du logement public aidé (LPA), dont le ministre avait annoncé que les inscriptions se feront au niveau des mairies. Ils ont vite pris une douche froide en se faisant signifier que les inscriptions n'avaient pas encore été ouvertes. Aucune information n'avait pu leur être communiquée du fait que le LLP n'avait pas encore vu le jour. Temmar est alors sorti de son silence, assurant que cette formule innovante était à l'étude au niveau du gouvernement. Mais sans donner plus de détails! Le LLP semblait être devenu gênant pour celui qui avait fait de cette formule son cheval de bataille, comme l'avait fait son prédécesseur avec l'Aadl. Les rumeurs ont donc commencé à pleuvoir. Les citoyens s'inquiètent! Ne voyant rien venir, ils estiment qu'avec la situation actuelle des finances du pays, le LLP n'est qu'un «effet d'annonce populiste». Mardi dernier, Abdelwahid Temmar tente une nouvelle fois de rassurer. «Le dossier du logement locatif public (LLP) est encore à l'étude au niveau du gouvernement et les nouveautés seront annoncées à temps», a précisé le ministre dans une réponse laconique à la presse, en marge d'une réunion avec la commission de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement de l'Assemblée populaire nationale (APN). Ce qui n'a pas dissipé les inquiétudes des postulants à cette formule. Les «réserves» de Ouyahia expliqueraient donc ces tergiversations. Ce qui en soi ne doit pas inquiéter outre mesure. Surtout que le gouvernement ne joue pas avec des questions aussi sensibles que le logement. Particulièrement dans la conjoncture économique et sociale actuelle. Le «toit» est la principale cause des «émeutes» qu'a connues le pays ces dernières années. Retard dans la distribution, listes contestées...ont à chaque fois perturbé la paix sociale. Le LLP va donc simplement être «scruté»» au peigne fin sans toutefois être remis en cause...