L'origine de ce problème est, en apparence, les mauvaises conditions d'accueil des étudiants. La rentrée universitaire 2005/2006 approche. Et comme chaque année, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs) se trouve confronté à la nécessité de faciliter les conditions d'accès aux étudiants. En plus de l'amélioration de leurs conditions socio-pédagogiques, le département de Harraoubia est appelé à maîtriser un fléau qui éclate au grand jour à chaque rentrée. Il s'agit de la violence. A cet effet, et selon certaines rumeurs qui circulent, le Mesrs est sur le point de mettre en place un projet de loi stipulant le retrait de l'agrément à toute organisation estudiantine dont l'implication est avérée dans des actes de violence. Une interrogation est formulée à cet effet: faut-il réduire à néant les organisations estudiantines? La question est d'autant plus préoccupante qu'elle se pose, ces derniers temps, avec persistance. A l'origine de ce questionnement, la recrudescence des actes de violence au sein de l'université. Ainsi, depuis pratiquement le début des années quatre-vingt, le phénomène de la violence dans nos universités ne cesse de prendre des proportions, le moins qu'on puisse dire, effrayantes. L'origine de ce problème est, en apparence, les mauvaises conditions d'accueil des étudiants. Que ce soit dans les cités universitaires ou dans les campus, les étudiants souffrent terriblement. Ils souffrent du manque de places pédagogiques, d'une restauration des plus misérables et on passe sur le nombre de lits qui est disproportionné par rapport à l'affluence croissante des étudiants. Ce fait a favorisé l'apparition d'un certain malaise parmi la corporation estudiantine. Tout au long de l'année universitaire, des escarmouches, quoique sporadiques, éclatent çà et là, arrivant parfois jusqu'à embraser d'autres universités du pays. Si les prémices sont souvent les mêmes, à savoir les mauvaises conditions de vie des étudiants, il n'en demeure pas moins que les acquis sont toujours loin de répondre aux attentes des étudiants. Les organisations estudiantines, qui travaillent dans la plupart des cas sous l'aile de certaines formations politiques, détournent le débat à chaque fois que l'occasion se présente. La dizaine de syndicats estudiantins agréés ne répond qu'aux seules exigences de leur «parrains». Le politique prend alors le dessus. Ce qui fait que leurs revendications sont stériles et n'aboutissent jamais au but attendu. Les étudiants, souvent floués par «des plate-formes de revendications» qui leur promettent un avenir meilleur, se retrouvent en fin de compte à la case départ. Sinon, comment explique-t-on le fait qu'aucune organisation, prétendant militer pour le bien-être de l'étudiant, n'ait jamais réussi à arracher une infime partie des ses exigences? En outre, ces luttes partisanes, si elles ne virent pas aux émeutes contre les forces de sécurité, aboutissent à des agressions contre les autres syndicats estudiantins. Et c'est là où le bât blesse. La haine entre «factions» ou, pis, entre régions, commence alors à prendre le dessus et ça ne sert que les clans qui veulent, malheureusement, mener l'université vers le chaos. Il est vrai que l'université a, de tout temps et dans tous les pays du monde, été le foyer des revendications sociales, mais ce genre de militantisme, qui plus est productif, contribue à apporter un tant soit peu de changement à la société. Et c'est justement ce rôle que la pléthore de syndicats estudiantins sont appelés à jouer aujourd'hui, au lieu d'alimenter les violences qui mènent vers la ruine irrémédiable de l'université.