L'université algérienne souffre d'un manque flagrant d'enseignants. Le constat, on ne peut plus alarmant, ne date pas d'aujourd'hui, mais bien depuis des années. «Cette situation est due, notamment, à la décennie noire qui a été derrière le départ de la plupart de nos enseignants susceptibles d'assurer un encadrement aussi bien qualitatif que quantitatif pour les étudiants», déplore Mme Djelloul, directrice de la post-graduation et de la recherche formation, au sein du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Mesrs), hier lors d'un point de presse animé au siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le poids de cette lacune est beaucoup plus ressenti chez les étudiants en post-graduation. C'est pour cette raison même que la tutelle ne reçoit, chaque année au concours du magistère, que 25 étudiants par spécialité. «Il est vrai que ce chiffre est insignifiant comparativement au nombre d'étudiants voulant poursuivre leurs études en post- graduation, mais on ne peut pas aller au-delà. Car, de prime abord, il faut garantir déjà aux 25 étudiants une formation digne de ce nom», souligne Mme Djelloul. Il faut dire, en outre, que le nombre d'étudiants qui affluent chaque année sur l'université algérienne, ne cesse d'augmenter. Avec le temps, le besoin en enseignants devient de plus en plus pressant. Déjà actuellement, les établissements universitaires n'arrivent pas à fonctionner suivant les normes internationales admises. En effet, selon les critères admis à travers le monde, et pour que les étudiants assimilent mieux leurs cours, il faut un enseignant pour 15 étudiants. En Algérie, on est loin de cette barre. Pis encore, l'enseignant universitaire expose son cours parfois devant des centaines d'étudiants. C'est pour cette raison que les diplômes attribués par notre université ne sont pas reconnus dans la plupart des universités étrangères. La solution, selon les observateurs, peut être trouvée en faisant appel à toute la crème algérienne qui, durant la décennie sanglante, a fui le pays vers d'autres horizons. Mais pour ce faire, assurer leur sécurité n'est pas la seule condition exigée, mais encore faut-il leur garantir un salaire qui équivaut à leur niveau et par là même, leur donner un environnement socioprofessionnel susceptible de les aider à mener leur mission à terme. Par ailleurs, la directrice de la post-graduation et de la recherche formation au ministère de l'Enseignement supérieur, Mme Djelloul fait état de l'existence de 15.068 enseignants impliqués dans la réalisation de 3993 projets universitaires. De ce nombre, on retient 2030 professeurs, 3211 maîtres de conférences, 6617 chargés de cours, 3210 maîtres assistants. Le manque de publications spécialisées est un autre problème dont souffre l'université algérienne.