Ce n'est pas de Cola des boissons qu'il s'agit encore moins de Collo ou El-Kala mais bien d'une commune enfouie dans la chaîne de montagne «les Bibans» dans la daïra de Djaâfra (wilaya de B.B.Arréridj). Elle demeure inconnue, dans cette autre Kabylie depuis sa création lors du dernier découpage administratif, elle est quand même habitée par 8000 âmes et couvre quelque 50 km2. Les habitants des 10 villages qui composent la commune d'El-Kolla, bien faire attention à la prononciation, livrent une bataille permanente contre l'enclavement. Les manques en tout genre et en particulier celui de l'eau ont, depuis très longtemps, provoqué l'exode des populations et freiné tout développement. Même les quelques sources qui continuent de donner un peu du précieux liquide sont, pour la plupart, «guatrigènes» (favorisant l'apparition du goitre). En dépit de toutes les difficultés, l'espoir reste toujours parmi les gens d'El-Kolla pour peu qu'ils soient aidés à régler certains de leurs problèmes, notamment ceux relatifs à la communication, la scolarité de leurs enfants, la santé et surtout les transports. Le chômage les touche aussi, mais avec des ascendants qui ont eu à trimer durant toute leur vie dans les chantiers et usines d'outre-mer, les habitants de cette région s'en sortent à bon compte grâce à l'euro. Rares sont les familles qui ne possèdent pas une rente de ce genre. Un développement harmonieux ne peut se réaliser en ces contrées que grâce à un programme ambitieux dans le domaine de l'agriculture de montagne et des activités forestières vu que la région dispose d'un riche patrimoine. Ainsi, nantis par dame Nature, ces montagnards ne font pour l'instant que se préparer en été pour affronter l'hiver, et en hiver pour affronter l'été, en attendant mieux.