Les Algériens n'ont jamais été inquiétés par le cinq gabonais. Vingt-huit points d'écart, la victoire de l'équipe d'Algérie dans son match d'ouverture de cette 23e CAN ne souffre aucune contestation. Elle aurait même été plus large si les Verts n'avaient pas péché par un certain manque de concentration et d'application qui leur a fait perdre bon nombre de ballons chauds qui ne demandaient qu'à être exploités. Mais il n'y a nul besoin de faire la fine bouche car l'écart au finish était déjà assez important pour chercher à «taquiner» les joueurs algériens. Des joueurs, qui, il ne faut pas l'oublier, vivent sous une pression terrible obligés qu'ils sont de revêtir le costume de favori de la compétition du fait que le tournoi se déroule chez eux. Dans de telles circonstances, on sait combien le public est exigeant et en demande toujours plus. Cette pression peut alors avoir un double impact: soit elle vous catalyse et vous pousse à vous surpasser, soit elle vous tétanise et la peur de mal faire est tellement grande qu'elle vous pousse à commettre les bêtises les plus invraisemblables. Il faut dire que le lundi soir, la magnifique salle de la Coupole était loin d'afficher complet. Il y avait du monde mais pas assez pour soutenir des Verts appelés à un combat sans merci d'ici à la fin de la compétition. Des Verts qui de surcroît, ont subi un véritable moment de déconcentration lorsqu'à quelques minutes du coup d'envoi, on vient leur demander de changer de maillot. C'étaient eux qui recevaient et la réglementation leur permettait de débuter le match en occupant le camp qui se trouve à gauche de la table de marque et vêtus d'une tenue claire (ils avaient choisi le blanc) à charge pour l'adversaire de s'habiller d'une tenue de couleur foncée. Or, les Gabonais sont intervenus auprès des officiels pour tout renverser et ils ont su se montrer persuasifs. Ce furent eux qui occupèrent le fameux camp gauche. Ce furent eux qui jouèrent en clair (en jaune) obligeant les Algériens à changer de tenue. Ce «caprice» de la part des Gabonais aurait pu désorienter les Algériens dans leur approche du match. Pourtant, ces derniers ont su éviter le piège et s'orienter vers l'ouvrage qui leur était proposé, à savoir construire une victoire. Cela était d'autant plus important qu'ils savaient que dans l'après-midi le Nigeria avait largement dominé la Côte d'Ivoire et la Tunisie s'était imposée face au Mali. Il y avait là un surplus de stress que les Verts ont su également surmonter en abordant le premier quart-temps de la meilleure des façons face à un cinq gabonais trop brouillon dans son jeu surtout sous le panier. Sous l'impulsion d'un Ali Bouziane très à l'aise dans son jeu, les Algériens ont bouclé les premières 10 minutes de jeu sur un avantage de 13 points (19-6) ne réussissant cependant qu'un seul panier à trois points. Dans le second quart-temps, le jeu s'équilibra du fait d'un ralentissement de la cadence imposée par les joueurs locaux. L'entrée de Harouni fut malgré tout efficace puisque l'intéressé réussit quelques belles passes et matérialise sa présence sur le parquet en inscrivant 5 points. Blessé au genou droit, on ne le revit plus sur le terrain à partir de la fin de cette période. Toujours est-il que les Gabonais profitant du fait que les Algériens avaient levé le pied, terminèrent le second quart-temps presque à égalité avec leurs adversaires (18-16 pour l'Algérie). Cette tendance à l'équilibre s'accentue encore plus dans la 3e période où les Algériens firent preuve d'un manque de lucidité en plusieurs circonstances. C'est pourquoi ils ne purent, pour une fois, prendre le dessus sur leurs vis-à-vis qui terminèrent le 3e quart-temps à égalité (18-18). Dans l'ultime période, le jeu des Gabonais se désagrégea complètement surtout sous l'action d'un cinq algérien redevenu plus agressif. Ce dernier en arriva à inscrire 16 points au moment où le compteur de l'adversaire affichait zéro panier. Finalement, les Gabonais purent marquer quelques paniers dans les ultimes instants du match grâce surtout au bon vouloir des Verts qui avaient nettement desserrer leur étreinte. Cette victoire (80-52) des Algériens était celle qui leur fallait, car elle leur permettait d'entrevoir le match livré aux Tunisiens, hier soir, sous un meilleur angle. C'était une bonne mise en train pour un cinq appelé à de grands exploits. Avec du sérieux et surtout si le public répond présent, l'espoir fou peut être permis.