«Mais depuis 2015, il n'y a plus de travail. Toutes les portes auxquelles nous frappons sont fermées», déplore un promoteur Ansej ayant bénéficié d'un camion, il y a une dizaine d'années. Ils étaient, encore une fois, des centaines de bénéficiaires des différents dispositifs d'aide à l'emploi de jeunes (Ansej, Angem et Cnac) à s'être rassemblés jeudi dernier devant l'antenne régionale de la Casnos de Tizi Ouzou. Cette énième action de protestation a eu lieu à l'appel du Collectif d'aide à la microentreprise (Came), une coordination qui regroupe dans ses rangs les promoteurs ayant bénéficié des dispositifs de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes, la Caisse nationale d'assurance chômage et l'Agence nationale de gestion des microcrédits. Les citoyennes et les citoyens qui se sont rassemblés, jeudi dernier, à Tizi Ouzou ont lancé un véritable cri de détresse aux plus hautes autorités du pays, car leur situation ne cesse d'empirer, disent-ils. Les représentants de la Came ont souligné, jeudi dernier à la presse, que leur revendication principale est l'amnistie générale en ce qui concerne non seulement les crédits bancaires, mais aussi toutes les dettes fiscales et parafiscales. «Nous sommes dans une situation inextricable. Nous sommes pris au piège et nous ne savons pas où cette situation va-t-elle nous mener. Nous sommes las d'attendre des solutions qui ne viennent pas. Nous sommes des victimes», souligne un autre délégué de la Came. Ce dernier affirme que les promoteurs en question ne cessent de s'enfoncer dans des dettes qu'il s'agisse des impôts, des banques, des pénalités, des frais de cotisation à la Casnos... De même que le marché du travail, ajoutent les concernés, est quasiment stérile. Les manifestants de jeudi dernier à Tizi Ouzou ont saisi cette occasion par la voix du président du Collectif d'aide à la microentreprise (Came), pour interpeller carrément le président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour qu'il prenne en charge leurs doléances. «Nous avons déjà adressé une lettre au président de la République pour l'effacement des dettes. Nous lui avons expliqué en détail la situation catastrophique dans laquelle vivent les promoteurs de l'Ansej-Cnac-Angem. Nous attendons avec un grand optimisme que la Présidence réagisse favorablement à notre revendication», a déclaré en outre le président de la Came. Concernant le rééchelonnement de la dette de ces promoteurs, proposée par le gouvernement, il y a quelque temps, les concernés la qualifient de «cadeau empoisonné» et disent la refuser. «Nous refusons cette solution dans le fond et dans la forme. Ce n'est pas la solution qu'il faut à notre problème. Une telle démarche va encore faire pourrir la situation», ajoute un autre intervenant. Les promoteurs en question ont déploré, lors de leur sit-in de jeudi dernier, le fait qu'ils ne cessent d'être exposés à des pressions diverses, notamment les convocations répétitives de la part des huissiers de justice. Il y a lieu de souligner que le problème de fond que vivent ces promoteurs, réside en l'absence de marchés et d'activité surtout depuis le début de la crise financière en 2015. «Avant 2015, nous avions quand même la possibilité de dénicher de temps à autre du travail dans les différents chantiers qui fourmillaient sur le territoire national. Mais depuis 2015, il n'y a plus de travail. Toutes les portes auxquelles nous frappons sont fermées», déplore un promoteur Ansej ayant bénéficié d'un camion, il y a une dizaine d'années, mais qui fait désormais face actuellement à une véritable situation inextricable. «Depuis plus de six mois, le camion n'a pas quitté le parking payant où il est stationné. En plus des 2000 DA des frais de parking, je paye l'assurance et tous les autres frais inhérents à son entretien. Quant au travail, il n' y en a pas tout simplement», déplore notre interlocuteur avec amertume, lui qui a trois enfants à nourrir.