«Plus de 80% des promoteurs Ansej, Cnac et Angem sont en difficulté» Les promoteurs Ansej-Angem et Cnac interpellent à cette occasion le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, afin de prendre la décision d'une amnistie générale. Ils étaient des milliers à répondre présents, jeudi dernier, dans la ville de Tizi Ouzou, à l'appel lancé il y a quelques jours. La marche a été initiée par la Came, ou le Collectif d'aide à la micro-entreprise qui regroupe l'ensemble des citoyens ayant bénéficié des dispositifs d'aide et de soutien à l'emploi de jeunes, Ansej, Cnac Angem. Ces derniers, par milliers, se sont donné rendez-vous en face du portail principal du campus de Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. La marche, qui s'est déroulée dans un calme absolu, a permis aux participants d'exprimer de vive voix leurs revendications dont la principale est tout simplement l'effacement de leurs dettes. «Ulach lekhlass ulach» ou «Pas de remboursement des dettes» est le slogan qui revenait le plus, tel un leitmotiv, lors de cette marche qui a permis aux promoteurs de sillonner les différentes rues de la ville de Tizi Ouzou avant d'observer, à la fin, un rassemblement devant le siège de la wilaya. Plusieurs autres mots d'ordre ont été brandis par certains marcheurs notamment sur les banderoles. On pouvait y lire: «Non au rééchelonnement des dettes», «Pour une amnistie générale au profit des promoteurs Ansej, Cnac et Ansej», «Nous refusons d'être les victimes d'une politique de l'emploi qui a échoué», etc. Les manifestants ont aussi profité de cette marche pour rappeler les conditions de travail qui leur sont défavorables, d'après leurs dires et qui les empêchent de persévérer. Ainsi, les difficultés déplorées par les protestataires sont multiples. Parmi les points que revendiquent les promoteurs en question, il y a des revendications qui reviennent à la charge à chaque fois qu'ils organisent une action de protestation. Jeudi dernier, les promoteurs interrogés en marge de la marche rappellent qu'il y a un environnement de travail qui leur est très hostile et qui n'est guère favorable à l'épanouissement de leurs entreprises. Il en est de même, disent-ils, du régime fiscal. Concernant ce point, les responsables du Collectif d'aide à la micro-entreprise (Came) demandent qu'on leur consacre un régime fiscal et parafiscal propres à eux. «Nous demandons aussi des facilités pour avoir accès au foncier», réclament-ils dans un ultime cri de désespoir. La solution de rééchelonnement des dettes préconisée par les pouvoirs publics ne semble pas séduire les promoteurs qui disent ainsi la rejeter. Les concernés remettent même en cause les chiffres donnés par la direction de l'antenne de Tizi Ouzou de l'Ansej. Cette dernière stipule en effet que la majorité des projets lancés dans ce cadre a réussi et que le nombre de promoteurs qui sont en difficulté serait minime. Les représentants des promoteurs avancent tout à fait à l'inverse. «Plus de 80% des promoteurs Ansej, Cnac et Angem sont en difficulté», révèle-t-on. L'autre raison de la colère exprimée jeudi dernier par les promoteurs c'est la multiplication des opérations de saisie de matériels visant les personnes n'ayant pas respecté les délais de remboursement des crédits contactés. Les protestataires, en évoquant cette question, parlent carrément de «harcèlement». Ils demandent de ce fait plus de souplesse dans le traitement de leurs dossiers car, soutiennent-ils, les dispositifs en question sont en grande partie à vocation sociale. Il serait donc souhaitable que, même dans le traitement de leurs cas, l'aspect social prenne à chaque fois le dessus, concluent-ils.