Les citoyens abordés hier ont exprimé des avis mitigés et souvent contradictoires. Au lendemain de l'annonce officielle du référendum prévu le 29 septembre prochain sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le sujet domine toujours les discussions entre citoyens. Ces derniers continuent à l'aborder différemment. Les citoyennes et citoyens, accostés hier, ont exprimé des avis mitigés, mais souvent contradictoires, par rapport à cette charte de réconciliation nationale. Si pour certains citoyens, vacances obligent, on manifeste l'indifférence par rapport à la question, il reste que d'autres se sont interrogés sur le fait que la crise de Kabylie n'a pas été intégrée de façon claire dans le projet. Mais la plupart sont gagnés par l'incompréhension. L'interrogation était de taille hier en Kabylie où les citoyens, soucieux de la situation, abordaient allègrement le projet du président de la République sur fond incompréhension ce qui n'est pas sans dénoter les craintes tout à fait légitimes des uns et des autres. Ici, on voudrait surtout savoir si la crise de Kabylie est comprise dans le projet de réconciliation nationale Les citoyens interrogés à ce sujet se sont montrés globalement favorables pour une réconciliation entre Algériens mais celle-ci ne doit pas occulter une région qui a trop enduré depuis les événements du Printemps noir. «Si la réconciliation doit avoir lieu, celle-ci doit être totale», explique un étudiant de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Il souligne par ailleurs, qu'«en Kabylie il y a eu des crimes et des assassinats qui ne doivent aucunement être pardonnés». Une sentence tout à fait légitime si l'on considère la colère du Printemps noir 2001.De ce fait, plusieurs lectures sont avancées pour expliquer cet état de fait. Si certains considèrent que la crise de Kabylie n'a rien à voir avec la tragédie nationale, née d'un islamisme radical qui a endeuillé des milliers de familles algériennes, d'autres se montrent plus optimistes en ce sens que les auteurs des assassinats commis en Kabylie ne seront pas concernés par l'amnistie proposée par Bouteflika.Le cas des gendarmes, auteurs d'assassinats en Kabylie durant le douloureux Printemps noir, ne sera pas pris en charge dans le projet de charte. Mais globalement, l'homme de la rue se montre loin de l'actualité de ces derniers jours et aborde rarement la question qui semble loin d'être sa première préoccupation. Les débats sur la question de la réconciliation ont lieu chez les plus impliqués dans la vie politique. A ce niveau c'est selon le rapprochement de la sphère présidentielle. C'est à ce titre que les avis divergent pour donner exactement le même schéma que par rapport à d'autres questions vécues par le passé.