Le dirigeant de l'ex-FIS établi à Washington, Anouar Haddam, a, dans une intervention à la chaîne de télévision Al-Jazeera, avant-hier, rejeté la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a estimé dans un débat, qui l'a mis aux prises avec Abdelaziz Belkhadem, que la solution à la crise en Algérie ne pourrait être acceptable que dans le cadre d'une négociation entre l'ex-FIS et le pouvoir, avec en prime le retour du parti dissous à la légalité. Cet homme, désigné par Djamel Zitouni comme ministre des Affaires étrangères du gouvernement fantoche créé par le GIA a, rappelons-le, personnellement revendiqué l'attentat du boulevard Amirouche, en 1995, qui a provoqué la mort de dizaines de personnes. A en croire Anouar Haddam, le parti dissous, qui a constitué l'assise idéologique de tous les crimes commis par les organisations terroristes , est la première victime de la tragédie nationale et que de ce fait, aucune issue ne peut être envisagée sans l'association de ce parti. Or, il est clair que la nébuleuse qu'a été l'ex-FIS est partie en éclats et les dirigeants de cette formation n'ont plus aucune prise sur la scène sociopolitique. D'ailleurs, ces camarades qui ont choisi de rester au pays, développent des points de vue en totale contradiction avec le discours qu'il tient sur la réconciliation nationale. Minoritaire dans sa propre famille politique, Haddam continue à squatter les médias dans une tentative de parasiter le débat, tant au niveau national qu'international. Sa dernière sortie en date, avant son passage à Al-Jazeera, a été une pathétique lettre qu'il a transmise aux parlementaires britanniques au lendemain des attentats de Londres, le 7 juillet dernier. Dans sa missive qui s'apparente à une offre de service, l'ancien dirigeant du GIA s'est placé en donneur de leçons auprès des élus britanniques, estimant que la solution au problème du terrorisme mondial réside dans le soutien que devraient apporter les pays occidentaux aux mouvements islamistes arabes. Anouar Haddam a poussé le cynisme jusqu'à son paroxysme en annonçant que si les Etats européens avaient suivi cette politique, il n'y aurait eu ni 11 septembre à New York, ni 11 mars à Madrid, pas plus que de 7 juillet à Londres. Une sorte de deal que ce chef islamiste veut faire avec les Occidentaux. Une autre manière de dire: «Aidez-nous à prendre le pouvoir et il ne vous arrivera rien.» Les agissements de cet individu qui, faut-il le souligner, vit un exil doré aux Etats-Unis, informent sur ses intentions, assez peu sincères quant à une contribution réelle pour une sortie de crise définitive pour l'Algérie.