Les services de sécurité sont confrontés désormais à des situations de plus en plus délicates. Le phénomène de criminalité a pris une ampleur sans précédent à Constantine comme à Alger, Oran et Annaba. Les services de sécurité sont confrontés désormais à des situations de plus en plus délicates. Le phénomène est inquiétant et considéré comme incontournable. Meurtre, agression, enlèvement, vols en tout genre, viol et autres formes de crime, sont chaque jour enregistrés dans les PV de la Bmpj et la Gendarmerie nationale. A cela s'ajoute la contrebande qui s'est aussi intensifiée. La contrebande est souvent l'oeuvre d'ex-terroristes et de repris de justice. En un mot, l'évolution de la criminalité a son reflet dans les statistiques régulièrement fournies par les services de sécurité, dont l'activité est de plus en plus marathonienne face à une cadence effrénée. Dans un rapport de la Gendarmerie nationale, relatif à l'activité de ce service durant le troisième trimestre 2005, il est noté que pas moins de douze affaires criminelles ont été traitées en plus de 238 délits. Les enquêtes déclenchées se sont soldées par l'arrestation de 1721 individus, dont 72 seront placés en détention préventive. Ce qui est plutôt inhabituel, c'est le taux de criminalité chez les femmes qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes. De même pour les viols. En effet, rien que dans ce volet, on compte 91 affaires avec l'arrestation de 240 individus, dont 41 sont placés sous mandat de dépôt pour les chefs d'inculpation d'atteinte à la pudeur, viol et atteinte aux moeurs. Au même titre que les homicides volontaires, les mêmes services ont enregistré quatre affaires liées au trafic de véhicules. Les mis en cause ont été également placés en détention préventive. Pour ce qui est du trafic de drogue, 12 affaires ont été traitées au cours de ce trimestre, les 12 personnes inculpées ont été placées sous mandat de dépôt. Les auteurs des crimes sont souvent des repris de justice issus d'un milieu social très modeste. Les études menées par les services portant sur la criminalité ont démontré que souvent, ces futurs prisonniers débutent leurs actes à l'adolescence (14 ans). Le gain facile les tente de plus en plus. Le chômage aussi, vécu comme un véritable drame social, est l'un des facteurs principaux qui encourage l'essor de la criminalité dans le pays. Rien qu'à Constantine, on compte 35% de chômeurs dont la majorité sont des diplômés universitaires. Pour faire face à ce nouveau drame, car c'est le cas de le dire, les services de sécurité ont opté pour une stratégie qui a déjà porté ses fruits. Elle consiste en des descentes nocturnes imprévues dans les quartiers les plus chauds de la ville des Ponts. Les opérations menées par les services de sécurité, tous corps confondus, se sont toujours soldées par l'arrestation de plusieurs personnes, dont certaines faisaient l'objet de mandat d'arrêt ou d'amener. Ce fut le cas, d'ailleurs, d'un individu activement recherché par les services de la gendarmerie et qui a été arrêté récemment lors de la dernière descente de ces mêmes services. D'autres, parfois des mineurs, ont été inculpés suite à ces descentes pour détention, consommation et commercialisation illégale de stupéfiants. Chez cette catégorie d'individus, les services de sécurité ont souvent récupéré du Rivotril, un médicament détourné de son usage initial pour être utilisé comme une drogue. Les sujets qui s'adonnent à cette drogue deviennent très violents, agressifs et très indépendants physiquement et psychiquement. Le nouveau wali, installé depuis trois mois, compte multiplier ce genre d'opération. Il s'informe personnellement de manière régulière des résultats. Selon sa dernière déclaration, la sécurité constitue un souci majeur et il fera tout pour ramener la paix.