Incontestablement, le parti de Hocine Aït Ahmed aura réussi le pari de rassembler beaucoup de monde. La célébration de l'anniversaire du Congrès de la Soummam aura été cette année différente des précédents à bien des égards. Outre le climat de sérénité qui a prévalu, et c'est là un signe de la maturité politique de la région de Kabylie, il y a lieu de noter ce retour en force du Front des forces socialistes qui a, pour l'occasion, manifestement ratissé large. Cela pendant que les archs se sont contentés d'une célébration très symbolique. Les absents restent incontestablement le RCD et l'UDR qui subissent frontalement l'événement. Ce 49e anniversaire aurait été sans doute plus complet si la venue du chef du gouvernement s'était produite comme la rumeur persistante l'a donné présent la veille. Incontestablement, le parti de Hocine Aït Ahmed aura réussi le pari de rassembler beaucoup de monde à l'occasion de ce 49e anniversaire. Une mobilisation qui n'est pas sans dénoter le retour en force du plus vieux parti d'opposition. Au-delà de cette mobilisation qu'aucun n'attendait, le Front des forces socialistes s'est constitué comme une sorte de refuge aux personnalités de l'opposition, comme le témoigne assez bien la présence de Youcef Khatib, un invité de marque, ancien de la Wilaya IV et ancien candidat à la présidentielle de 1999. A l'exception de Djamel Zenati, toute la famille du FFS était présente autour de la direction du parti. On pouvait apercevoir Tahar Khalfoun, un cadre du parti proche d'Aït Ahmed, Farid Aïssani, ancien secrétaire à l'émigration, Ahmed Djeddaï ancien premier secrétaire. Bref, toute la crème du parti était là faisant d'Ouzellaguen une localité occupée par le FFS. Dès 9 heures du matin, des militants et des sympathisants du FFS se rassemblaient devant le siège de la section locale dont la façade était placardée de slogans chers au parti. Non loin de là, un groupe de délégués du Mouvement citoyen se préparaient eux aussi pour la célébration affichant une assurance: «Nous maintenons notre programme comme prévu», nous répondait Beza Benmansour à la question de savoir s'il n'y a pas risque de dérapages. Alors que chaque partie attendait de faire le plein pour entamer les festivités, l'apaisement de la tension était perceptible pour conclure que les choses allaient se passer dans le calme et la sérénité. Une conclusion qui se vérifiera allègrement pendant toute la journée. Le FFS sera le premier à donner le coup d'envoi à cette célébration. Alors que le premier secrétaire Ali Laskri et l'invité d'honneur n'étaient pas encore là, un retard expliqué par le nombre important de bouchons sur la route, une procession humaine entamait une marche vers le carré des martyrs de la guerre de Libération. Brandissant le drapeau national et des banderoles aux couleurs du FFS, la foule scandait tout au long du court parcours qui sépare le siège de la section et le carré des martyrs des slogans anti-pouvoir. Après l'observation d'une minute de silence à la mémoire des martyrs 54-62, la procession humaine rebrousse chemin en direction du carré des martyrs du Printemps noir en procédant à la même cérémonie. Les archs, sans Bélaïd Abrika, ont désigné une délégation pour déposer une gerbe de fleurs sur le site historique d'Ifri. Les déplacements des deux acteurs de cette célébration étaient tellement synchronisés qu'à aucun moment il n'ont eu à se croiser. Au retour de la délégation de la maisonnette ou s'est tenue le Congrès en 1956, les archs, dont la mobilisation n'était pas au rendez-vous, ont entrepris une marche vers le carré des martyrs de la Révolution et celui des martyrs du Printemps noir achevant ainsi une célébration entièrement différente des précédentes ayant connu une dominance des archs.