Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) a ouvert un nouveau front dans le conflit social qui secoue le secteur de la santé. Dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, le docteur Yousfi s'en est pris au Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), lui déniant le droit de négocier avec la tutelle la question du service civil. Le docteur Yousfi, qui qualifie l'attitude des médecins résidents de «trompeuse» vis-à-vis de l'opinion publique, estime que ce sont les médecins praticiens spécialistes qui sont concernés par ledit service et non pas les résidents qui n'ont pas encore le statut de spécialistes. Le président du Snpssp va jusqu'à déplorer que le ministère de la Santé ait accepté d'en discuter avec le collectif. Cette sortie «étonnante» du Snpssp après plus de quatre mois de grève ne restera certainement pas sans réaction. Sur un autre plan, on apprendra que la situation socioprofessionnelle des praticiens spécialistes de la santé publique n'est pas alarmante, aux dires du président du syndicat de ce corps de santé, le Snpssp. Le docteur Yousfi a, en effet, affirmé, hier à Alger, lors d'une conférence de presse, que le dialogue et la concertation engagés avec les pouvoirs publics, depuis fin 2013 ont abouti à «la réhabilitation du spécialiste dans sa carrière professionnelle à travers, notamment l'amélioration des conditions de son exercice ainsi que de son salaire, lequel est passé de 12 000 DA en 2002 à 80 000 DA actuellement, même si ce dernier demeure insuffisant», a relevé le docteur Yousfi. Parmi les acquis «arrachés» par le Snpssp, son président retient l'organisation de deux concours de post-graduation, «depuis 2013, pour les grades de spécialiste principal et de spécialiste en chef, le troisième étant en préparation et est prévu pour avant fin juin», a-t-il ajouté. Il s'est félicité, par ailleurs, de ce que le spécialiste de la santé publique soit désormais considéré dans l'ensemble des comités nationaux du secteur, avant de faire savoir que la révision de la prime d'incitation est sur la table du Premier ministre et devra être tranchée prochainement. L'argumentaire est clair et suppose que le Snpssp a accompli beaucoup de choses depuis sa création. Le propos du docteur Yousfi est quelque part une mise en garde contre l'appel à la grève lancé par le Collectif autonome des médecins spécialistes algériens (Casra). Il s'est d'ailleurs prononcé contre l'appel à la grève nationale Casra, pour le 27 mars prochain dans le secteur public, arguant de «l'illégalité» de ce collectif et des acquis obtenus par ce corps de la santé. L'engagement du président du Snpssp va jusqu'à affirmer que tous les partenaires sociaux et syndicats ont été associés à l'élaboration de la nouvelle loi sanitaire, même si, dira-t-il, des réserves ont été exprimées par son syndicat. Sur la question en rapport avec la principale revendication des médecins résidents, il a proposé «l'abrogation progressive du service civil et son remplacement par des mesures incitatives ainsi que l'annulation de l'activité complémentaire, non pas dans le principe, mais parce que les garde- fous nécessaires à son application ne sont pas réunis». Réitérant à l'occasion la prise en charge de ces revendications, le président du Snpssp a tenu à souligner que son syndicat est le seul interlocuteur de la tutelle s'agissant du dossier du service civil, dès lors que ce dernier concerne exclusivement les spécialistes.