Au moment où le festival de Annaba se clôturait, on se rendait compte, à l'approche du festival de Cannes, du grand vide qui existe dans le cinéma algérien. Cette année, l'Algérie risque d'être totalement absente du festival de Cannes, puisque aucune production correcte n'est à présenter. Depuis le début de la crise financière qui a touché le pays de plein fouet, le cinéma algérien n'a jamais été aussi bas. Les dernières productions signées par Yasmine Chouikh, Karim Moussaoui ou encore Sofia Djama ont épuisé toutes chances de participer à cette édition du festival de Cannes. Reste à savoir si le film de Fatma Zohra Zaâmoum, tourné en catastrophe et sans financement et le dernier film de Narimène Mari Le fort des fous pourraient être prêts pour une des sélections à Cannes. Les autres films algériens en préparation, comme Amin Sidi Boumediene qui est en préparation et Okacha Touita en postproduction ne seront pas assez prêts pour monter les marches de la Croisette. Le 7e art sera dans les grandes probabilités, absent du festival de Cannes cette année en tout cas dans son format le plus long. En revanche, des films d'autres pays ont déjà confirmé leur volonté de participer, en attendant la sélection officielle des films qui sera annoncée par le président du festival. The Death and Life of John F. Donovan, de Xavier Dolan, Loro, de Paolo Sorrentino, Ash is Purest White, de Jia Zhangke, Where Life Is Born, de Carlos Reygadas, E-Book, d'Olivier Assayas, Vision, de Naomi Kawase, Le Poirier Sauvage, de Nuri Bilge Ceylan, Dogman, de Matteo Garrone, Peterloo, de Mike Leigh, The Favourite, de Yorgos Lanthimos, The Sisters Brothe Brothers, de Jacques Audiard, Donbass, de Sergei Loznitsa. Une belle brochette à laquelle on peut ajouter deux noms: le Hongrois László Nemes et David Robert Mitchell, deux réalisateurs qui ont fait du bruit lors de leur première venue (Le Fils de Saul et It Follows, deux chocs!) sont prédisposés à revenir. Le premier avec Sunset, le second avec Under the Silver Lake. On retiendra également la possibilité de sélection du dernier film de Phillipe Faucon Amin, qui devrait à nouveau aborder les thèmes de l'immigration et de l'intégration en s'intéressant au parcours d'un Sénégalais (Moustapha Mbengue dont c'est le premier rôle au cinéma) venu chercher un travail en France pour aider sa famille restée au pays. Son quotidien sera bouleversé par sa rencontre avec Gabrielle (Emmanuelle Devos, argument supplémentaire pour la sélection du film). Un genre de film, qui nous rappelle les anciens films sur l'immigration, qui étaient réalisés par des cinéastes algériens installés en France. [email protected]