Lors d'une rencontre entre le secrétaire général de l'ONU et l'héritier saoudien, la seconde entre les deux hommes, le patron de l'ONU a qualifié ce conflit de «guerre stupide» qui nuit aux intérêts des pays impliqués. Le secrétaire général des Nations unies a pressé mardi soir le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane d'oeuvrer pour mettre fin au conflit au Yémen, avec une solution politique. «Il n'y a pas de solution humanitaire à des problèmes humanitaires», a déclaré Antonio Guterres, en recevant des mains du prince un chèque de 930 millions de dollars destinés à financer le programme d'aide de l'ONU au Yémen. Ces fonds proviennent de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis. «La solution est politique et nous sommes à votre entière disposition pour travailler afin de trouver une solution» qui mettra «un terme à la souffrance au Yémen», en proie à une guerre civile depuis trois ans, a poursuivi M. Guterres. L'ONU tente de donner une nouvelle impulsion aux pourparlers de paix dans ce pays où une coalition internationale menée par les Saoudiens intervient militairement depuis 2015 après la capture de la capitale par les rebelles Houthis. Environ 10.000 Yéménites ont été tués et 53 000 blessés alors que la famine, le choléra et la diphtérie menacent la population. Selon les Nations unies, il s'agit de la pire crise humanitaire actuellement dans le monde avec 22,2 millions de personnes qui dépendent de l'aide humanitaire. Lors de cette rencontre, la seconde entre les deux hommes, le patron de l'ONU a qualifié ce conflit de «guerre stupide» qui nuit aux intérêts des pays impliqués. Mohammed ben Salmane, a assuré que l'Arabie saoudite s'employait à respecter les principes de l'ONU qui, selon lui, stipulent qu'il ne «faut pas s'immiscer dans les affaires d'autres pays», une référence au soutien fourni par l'Iran aux Houthis. «Nous tentons autant que nous pouvons de résoudre politiquement les problèmes au Moyen-Orient et si les choses deviennent hors de contrôle, nous travaillons aussi dur que nous pouvons pour éviter tout autre conséquence», a indiqué le prince, par l'intermédiaire d'un interprète. «Nous continuerons à respecter, comme nous l'avons toujours fait, le droit international». Martin Griffiths, le nouvel émissaire de l'ONU au Yémen, s'est rendu cette semaine dans la capitale Sanaa pour tenter de relancer le processus politique après des rencontres à Riyadh. L'ONU a lancé un appel auprès de ses membres pour récolter 2,96 milliards de dollars pour financer l'aide nécessaire au Yémen en 2018. M.Guterres doit se rendre à Genève pour une conférence des donateurs le 3 avril.