La réconciliation n´implique nullement une exonération généralisée des responsabilités. Fidèle à sa politique de double langage, l'organisation non gouvernementale, Amnesty International (AI), tente de remettre sur le tapis la question du «qui tue qui?» et cela au moment où le peuple algérien s'apprête à adopter la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Dans un communiqué rendu public, AI soutient que les dispositions contenues dans la charte pour la paix et la réconciliation nationale sont contradictoires aux engagements internationaux de l'Algérie. Selon AI, la charte contient des dispositions visant l'exonération des forces de sécurité et des groupes armés de la responsabilité des graves violations des droits de l'homme et qu'elles sont contradictoires avec les engagements contractés par l'Algérie au plan international. Une allégation réfutée par le Chef de l'Etat qui a rappelé hier «l´adoption de la voie de la tolérance et de la réconciliation comme alternative à la vengeance et au châtiment ne signifie point que l´Etat renonce à ses engagements envers les citoyens». Aux assertions d'AI que la charte prépare le terrain pour une loi d'amnistie générale ou une série d'autres mesures, sous prétexte que les dispositions détaillées manquent toujours, le chef de l'Etat répond dans son intervention lors de l´installation du Conseil supérieur de la magistrature et la sortie de la 13e promotion des élèves magistrats, que l´Etat «assume pleinement sa responsabilité morale, juridique et matérielle» et ne cessera, de ce fait jamais, a-t-il insisté, «la réparation des dégâts ni la réhabilitation et la prise en charge des victimes de la tragédie nationale». Clair, net et précis. Cette attitude ne surprend nullement quand on connaît la position ambiguë d'AI vis-à-vis de la tragédie algérienne et ses différentes tentatives d'ingérence dans la souveraineté nationale. En soutenant que les autorités n'ont jamais enquêté sur les disparus et qu'aucune personne n'a été présentée devant la justice, AI feint d'ignorer la commission ad hoc installée par le président de la République. «La charte nie spécifiquement la responsabilité d'Etat dans les cas de disparitions» soutient l'ONG basée à Londres qui aurait dû bien lire le document tel que soutenu par l'initiateur du projet qui souligne «la réconciliation n´implique nullement une exonération généralisée des responsabilités». Une question s'impose cependant avec acuité: cette ONG est-elle habilitée et/ou en mesure de remettre en cause le projet du président? C'est une attitude qui, en tout cas, a été dénoncée auparavant par plusieurs personnalités nationales, estimant que la réconciliation nationale est une question interne. En guise de réplique à cette sortie d'AI, on dira à cette ONG que la réconciliation nationale est un acte de droit législatif visant l'arrêt d'une poursuite et/ou le pardon. D'ailleurs, Farouk Ksentini, président de la Commission consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme, avait souligné que l'amnistie générale n'est pas contraire au principe des droits de l'Homme. Aussi, se prononcer sur des projets de loi et/ou sur le fonctionnement des institutions relève par ailleurs de l'ingérence. Ce que l'Algérie ne saurait tolérer. La démarche présidentielle a eu le soutien «indéfectible» de juristes, de cadres de l'Etat et de la société civile. Le plus important est que les concernés directs par le projet en question et les impliqués dans la crise algérienne regrettent le recours à la violence et se déclarent surtout favorables à la suggestion du président de la République.