Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal Sur une masse monétaire en circulation de 14 000 milliards de DA, 4 780 MDA n'intègrent pas le circuit bancaire dont 1 500 à 2 000 MDA thésaurisés chez des particuliers et le reste irrigue le marché informel. Les nombreuses tentatives d'inclusion ou récolte financière menées jusqu'ici par les banques publiques se sont soldées par de piètres résultats. Devant un tel constat et le besoin pressant de financer l'économie national la Banque d'Algérie va introduire un nouveau règlement afin de booster l'inclusion financière. C'est le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, qui l'a annoncé hier en marge des travaux d'un symposium sur la place financière algérienne et les produits bancaires et d'assurances, qui se sont tenus hier à Alger. «Outre le fait que ce nouveau règlement, qui a pour objectif essentiel l'inclusion de la masse fiduciaire qui se trouve en dehors du circuit bancaire il va aussi servir à encadrer la finance islamique» a souligné le gouverneur». A propos de cette masse fiduciaire hors circuit, le gouverneur a rappelé à la presse que «sur une masse monétaire en circulation de 14.000 milliards de dinars (mds de DA), il y a 4 780 mds de DA qui n'intègrent pas le circuit bancaire dont 1 500 à 2000 mds de DA thésaurisés chez des particuliers et le reste irrigue le marché informel. Toujours au sujet du nouveau règlement, Mohamed Loukal, invité à prendre la parole à l'ouverture des travaux, a exigé des directeurs de banques présents à ce symposium «de mettre en place une organisation particulière entière dédiée au développement des nouveaux produits et faire en sorte de convaincre les clients. Autrement dit, d'instaurer un climat de confiance afin de les convaincre». Sur ce dernier point, le gouverneur a déploré le fait que «nos banques sont même passées à interroger leurs clients sur l'origine des fonds et l'objet de leurs opérations, au lieu de se focaliser sur la collecte de l'épargne». Et d'interpréter ce procédé «comme une atteinte à la dignité du client». Du coup «nous avons (BA) dressé une frontière imperméable entre la collecte de la ressource et le renseignement financier, c'est-à-dire de faire en sorte que la collecte de la ressource soit du ressort des banques et que le renseignement financier soit du ressort d'autres instances qui doivent agir en toutes circonstances». Loukal a par ailleurs saisi cette occasion d'intervenir devant tous les responsables des banques pour les inviter «à développer un programme en matière «d'agressivité commerciale» de façon à «récolter le maximum de la masse fiduciaire qui se trouve en dehors du circuit bancaire». Notons que le président de ce symposium, Abderrahmane Benkhelfa, a, dans son discours, mis en exergue l'intérêt de cette rencontre. Il a en effet indiqué: «Au moment où notre pays s'engage dans un nouveau régime de croissance et de financement de l'économie, la structuration de la place financière, son intégration, la modernisation de ses composantes et de ses instruments et l'enrichissement des catalogues des produits et des services apparaissent comme les priorités de l'heure. Et dans cette optique, l'organisation d'une telle tribune ouverte à tous les acteurs de la place-forme financière du pays ainsi qu'aux étudiants est des plus appropriées, comme elle offre l'occasion aux établissements financiers d'aborder les innovations en cours et d'expliciter les sentiers d'évolution future». Comme il a tenu à rappeler les nombreux messages du président de la République pour rénover le mode de fonctionnement de notre économie en général et du système financier en particulier. De son côté, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, présent à ce symposium, a invité les acteurs de la place financière algérienne «à renforcer la panoplie des instruments financiers déjà existants et aussi d'élargir le segment des offres de financement de l'économie nationale. En somme, de faire en sorte de multiplier l'offre de produits dans le marché financier non sans préciser que les offres de produits et de services doivent se concrétiser à court délai et à moindre coût». Et de lancer: «C'est ce dont à besoin une économie en pleine croissance comme la nôtre». Evoquant le nouvel ancrage juridique introduit par la loi de finances de 2018, relatif à l'émission de «soukouks», le ministre a estimé que cette disposition devrait faire participer les détenteurs de «soukouks» au financement de projets d'infrastructures.