«Les médecins résidents d'Alger ont tous, sans exception, choisi de poursuivre la grève» La réunion qui s'est déroulée dimanche, entre le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui et les représentants du Camra n'aura donc pas été la conclusion du bras de fer que se livrent les deux parties, depuis des mois. Retour à la case départ. Les médecins résidents ont voté hier à l'unanimité la poursuite de leur grève illimitée. La réunion qui s'est déroulée dimanche, entre le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui et les représentants du Camra n'aura donc pas été la conclusion du bras de fer que se livrent les deux parties, depuis des mois. «Les médecins résidents d'Alger ont tous, sans exception, choisi de poursuivre la grève», a affirmé à L'Expression, le docteur Taïleb, représentant du Collectif autonome, des médecins résidents algériens à l'issue de l'assemblée générale organisée à Alger. Il a souligné que l'ensemble des résidents s'est dit insatisfait des décisions «peu convaincantes» qui ont découlé de l'entrevue avec le responsable du secteur. Interrogé sur le pourquoi de cette prise de décision, sachant que la tutelle a répondu avec une série de propositions en faveur des protestataires, le docteur Taïleb a fait savoir qu'une autre réunion est attendue ces jours-ci, entre les médecins résidents, pour soulever les points qui font tache d'huile sur la liste des engagements du ministre. A ce titre, a-t-il poursuivi «une contre-proposition sera portée au ministre, après débat entre les principaux concernés sur les points à soulever». Notre interlocuteur a tenu toutefois à expliquer que la poursuite de la grève ne constitue nullement un rejet du dialogue. «Nous sommes toujours ouverts au champ des négociations, et restons optimistes quant à la pleine satisfaction de nos doléances», a-t-il signalé. Par ailleurs, le porte-parole du Camra a précisé que la poursuite du débrayage implique, bien évidemment, le boycott des épreuves du diplôme d'études médicales spécialisées (Dems). Le docteur Taïleb a insisté sur la détermination des médecins résidents quant à aller jusqu'au bout de leurs revendications, saluant au passage «la solidarité» dont fait preuve l'ensemble de ses confrères, qui ne faiblit pas et qui se renforce davantage de jour en jour. Ainsi, le résultat est sans appel dans toutes les wilayas où se sont tenues, de façon simultanée, les assemblées générales. A Oran, le maintien de la grève était sur les lèvres de tous les médecins résidents présents. Même scénario à Tizi Ouzou, où les protestataires, en sus de voter à la majorité écrasante pour la continuité de la grève illimitée, ont appelé au renforcement du mouvement de protestation. Les résidents jugent que les décisions prises par le ministère de la Santé en réponse à leurs exigences demeurent «insuffisantes», insistant sur leur caractère évasif, et ce, particulièrement en ce qui concerne la question du service civil. Pour rappel, dimanche dernier, s'est déroulée une entrevue avec le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Après des heures de concertation, les deux parties étaient parvenues à un début d'accord. Dans le compte rendu de cette réunion, il a été indiqué sur le point du service civil que sa durée serait fixée, de trois à quatre ans pour les villes universitaires du nord du pays et de un à deux ans pour les autres villes, y compris les villes universitaires du Sud. Aussi, il a été convenu «la disponibilité d'un logement individuel, équipé, adapté et décent comme préalable à toute affectation dans le cadre du service civil pour les wilayas du Sud et des Hauts- Plateaux et les villes situées dans un rayon de 100 km au plus du domicile du médecin concerné». Bien d'autres changements ont été apportés aux questions inhérentes à la plate-forme de revendications des résidents. Modifications que visiblement les médecins résidents rejettent. Il faut savoir que la grève des médecins résidents en est à son 5e mois, et les contestataires ne comptent pas en rester là.