La presse marocaine y voit un signe positif pour le règlement du problème sahraoui. Le président américain, dont le pays a été cité comme celui qui a organisé la libération des derniers prisonniers marocains détenus par le Polisario, confirme le rôle déterminant joué par l'Algérie dans cette opération. En effet, George Bush a très officiellement remercié Abdelaziz Bouteflika pour avoir «facilité la libération humanitaire» des prisonniers de guerre marocains. Dans une lettre adressée au chef de l'Etat, le président US a déclaré: «Je vous remercie vous-même ainsi que votre gouvernement pour avoir facilité la libération humanitaire des derniers prisonniers de guerre marocains détenus par le Front Polisario et pour avoir assuré leur retour sains et saufs vers leurs familles au Maroc». Il a cependant estimé que «cette libération représente une opportunité historique», à même de permettre à l'Algérie et au Maroc d'«améliorer leurs relations et continuer à travailler avec les Nations unies afin de créer un climat régional nécessaire pour résoudre le conflit du Sahara occidental». George Bush appelle ainsi les deux pays à un dialogue bilatéral sur la question du Sahara occidental, démarche qu'Alger a toujours refusée, arguant le fait que le conflit ne la concernait pas directement et si dialogue, il doit y avoir, ce serait entre Marocains et Sahraouis. Alors qu'en Algérie, l'on n'a pas encore enregistré de réaction officielle à la missive de George Bush, au Maroc par contre, la presse proche du palais royal, y voit un signe positif pour le règlement du problème sahraoui, soutenant ainsi les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères qui a conditionné l'implication directe de l'Algérie dans la résorption dudit conflit. Dans une déclaration, rendue publique récemment, Rabat a montré une grande satisfaction par rapport à ce que le palais royal considère comme des «appels lancés pour la relance du dialogue entre Alger et Rabat». C'est là, l'interprétation que fait le Maroc des réactions émanant de Madrid, Paris, Londres et Washington. La lettre de Bush vient, donc, conforter le régime alaouite qui espère une reconsidération de tout le processus qui a conduit à la décision onusienne de l'autodétermination. Cette «pléthore» de déclarations de bonnes intentions de part et d'autre intervient au moment où l'Algérie dépêche à Rabat en qualité d'ambassadeur, un poids lourd de la diplomatie, en la personne de Larbi Belkheir. Mais cette nomination, affirme-t-on de sources diplomatiques, est en rapport avec «l'assainissement des relations entre les deux pays voisins». Officiellement, en tout cas, il est surtout question de dynamiser les relations entre Alger et Rabat dans la perspective de relancer sérieusement l'Union du Maghreb arabe. Pour ce qui concerne le Sahara occidental Larbi Belkheir a été très clair. Pour lui, le dossier est «du ressort des Nations unies, pas du nôtre».