Messahel lors du débat sur le vivre ensemble, en paix, à l'Unesco à Paris Pour Messahel, la déradicalisation ne peut se faire, ni être mise en branle, que par la conviction d'asseoir les vrais jalons d'un dialogue prenant en considération les réalités politiques de la société. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a défendu la position de l'Algérie sur les questions qui ont trait au dialogue, à la paix et la tolérance. C'est dans le cadre de la «Journée internationale du vivre ensemble en paix», que Messahel a fait un tour d'horizon sur ces valeurs universelles et humanistes. Il a abordé l'expérience algérienne qui a connu les affres du terrorisme et ses conséquences ravageuses, quant au sens du vivre ensemble et les fondements d'une paix à vivre et la consacrer comme élément cardinal en matière d'équilibre social, politique et culturel. Dans ce sens, le ministre Abdelkader Messahel s'est focalisé sur l'instrument essentiel, dont le résultat ne sera que probant et concret, le dialogue est la clé de voûte dans le règlement des conflits et la gestion des situations à caractère violent. Messahel à souligné dans ce sens que «nous n'avons pas d'autre alternative que le dialogue dans la lutte contre le terrorisme, la victoire militaire n'est pas une fin en soi, mais il faut gagner les coeurs», a martelé le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. La doctrine algérienne sur cette question, à savoir la lutte contre le terrorisme avait permis aux présents durant cette journée internationale et ses débats à l'Unesco de tirer les enseignements de l'expérience algérienne sur le processus de dialogue qu'avait entamé le pays durant cette période des plus sombres. Dans le même sillage, Abdelkader Messahel a mis l'accent sur les conséquences de la violence, le terrorisme et le discours de la radicalisation. Il cite comme exemple la décennie noire qu'avait connue le pays en soulignant que «au cours de la tragédie qu'a connue l'Algérie durant une décennie, nous avons perdu environ 200.000 de nos enfants, mais nous avons réussi», et d'ajouter que «il y a toujours une vie après le terrorisme et nous la vivons aujourd'hui en paix», a rappelé Messahel. La déradicalisation ne peut se faire ni être mise en place que par la conviction d'asseoir les vrais jalons d'un dialogue qui prend en considération les réalités politiques de la société. C'est le fond du message qui a été exprimé par Abdelkader Messahel en indiquant que «l'Algérie est un pays de confluence et de convergence de vues», en faisant allusion à l'histoire de l'Algérie et de ses personnalités historiques, à l'image de saint Augustin et l'Emir Abdelkader qui faisaient des vertus du dialogue des civilisations et la propagation des principes de la tolérance et de la paix au sein même des communautés et des confessions différentes, sans pour autant que cela soit en désaccord avec l'approche universelle et humaniste, dont le dialogue puise son fondement. La lutte contre le terrorisme passe selon Abdelkader Messahel par la prise en charge sérieuse des écoles. Il insiste dans ce sens, sur l'expérience algérienne quant au rôle important sur le plan pédagogique et de l'enseignement des vertus de la tolérance et de la paix et de la lutte via des instruments éprouvés contre la déradicalisation au sein des établissement scolaires. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères a profité de cette tribune consacrée aux valeurs du vivre ensemble en paix pour mettre en relief le rôle de la mosquée en soulignant que «nous avons commencé par les mosquées, afin de faire sortir de ces lieux l'idéologie politique, parfaire la formation des imams en vue de l'islam modéré pour vivre ensemble et protéger l'unité nationale». C'est dire que les moyens de la déradicalisation et l'instauration d'un climat de tolérance et du vivre ensemble ne peuvent se faire dans la réaction, mais bien au contraire, le dialogue nécessite une patience et un travail de longue haleine, seuls garants de la démarche consistant à faire dans la déradicalisation. L'école est le lieu par excellence pour réussir le challenge de la déradicalisation et la mise en place d'une atmosphère caractérisée par le vivre ensemble et la tolérance. Une société démocratique n'est pas juste un slogan ou une conception de façade, c'est aussi un dialogue sérieux et concret. Dans ce sens, Abdelkader Messahel a indiqué que «la démocratie en Algérie n'est pas une coquetterie, mais un choix stratégique pour combattre le discours de l'exclusion et de l'extrémisme». Abdelkader Messahel avait rappelé le rôle de la femme algérienne durant la décennie noire en qualifiant celui-ci de déterminant dans la lutte contre le terrorisme tout en indiquant que «l'Etat doit être juste envers les différentes victimes du terrorisme», une manière de consacrer l'approche de dialogue comme une nécessité stratégique de l'Etat algérien et comme un besoin émanant de la société profonde.