Il ne suffit pas d'avoir un riche effectif si on n'a pas un entraîneur qui connaît la maison. La première journée du championnat de la division 1 a été marquée par les revers de deux des équipes que l'on présente parmi les candidats les plus sérieux au titre de champion d'Algérie. L'USM Alger et le MC Alger se présentaient comme des épouvantails à travers leur renommée. Il ont abdiqué sans que nul n'ait trouvé à redire. Pire encore, ils ont été battus par des équipes aux moyens, très certainement, plus faibles que les leurs. C'est ainsi que l'USMA, le champion en titre a dû céder à Batna face à un CAB auquel un match nul aurait suffi à son bonheur. Mettez l'USMA sur un côté d'une balance et le CAB de l'autre. L'équilibre ne pourra jamais être obtenu. Le poids du premier nommé est autrement supérieur à celui du second. L'USMA c'est un budget compris entre 15 et 20 milliards de centimes. Celui du CAB ne doit pas dépasser les 3 milliards. L'USMA c'est une pléiade de joueurs internationaux. Le club batnéen se suffit d'un effectif de joueurs aussi anonymes les uns que les autres. Pour se préparer, le club algérois s'est déplacé en France , en région parisienne. Celui de Batna, faute de moyens et de sous, a choisi de rester ici en Algérie. On peut ajouter des dizaines de paramètres qui tous plaidaient pour un succès sans aucun problème des Rouge et Noir en dépit du fait que le match se disputait à Batna. Malgré cela, c'est bien le CAB qui s'est imposé et sans la moindre discussion. Même son de cloche pour le Mouloudia d'Alger. Voilà un club qui doit certainement traîner derrière lui la réputation avérée du club le plus riche de tout le pays. On n'a pas Sonatrach, la première entreprise d'Afrique et l'une des toute premières dans le monde, avec soi pour rien. La preuve en est que ce Mouloudia-là est allé recruter Robert Nouzaret, un entraîneur français parmi les plus réputés du marché de ce pays. Nouzaret, doit, à coup sûr, percevoir un salaire proche, s'il n'est pas plus élevé, que celui qui était versé aux Belges Georges Leekens et Robert Waseige lorsqu'ils ont eu à entraîner l'équipe nationale. Le Mouloudia c'est aussi le club qui s'est montré parmi les plus actifs sur le marché des transferts durant l'intersaisons. Des milliards consentis pour étoffer son effectif. Ajouter à cela, une préparation en Italie qui n'a absolument rien à voir avec celle de son adversaire de jeudi dernier, l'ASO Chlef qui a dû se contenter d'un séjour en Tunisie. Cela grâce à une rentrée d'argent obtenue à la faveur de la victoire en finale de la coupe d'Algérie. Et pour ce qui est de l'effectif, il n'y a, vraiment, pas photo avec les gros sous dépensés par le MCA. A l'ASO, on s'est contenté de recruter selon ses moyens mais aussi pour pallier aux départs de quelques éléments vers d'autres horizons. Avec tous ces paramètres défavorables, cette équipe est, pourtant, venue donner la leçon aux mouloudéens qui devaient avoir la tête un peu trop grosse. Et Nouzaret s'est, de suite, distingué par une sortie médiatique typiquement algérienne (ce qui prouve qu'il est déjà imprégné de la mentalité des locaux) du genre : «Mon équipe n'est pas encore prête physiquement.» Bien sûr, M.Nouzaret, personne ne contestera au MCA un prétendu manque de fraîcheur. Il est même probable que ce club se ressaisira et dépassera l'ASO. Tout comme on peut être sûr que l'USMA le fera avec le CAB. Il y a, cependant, un paramètre avec lequel le CAB et l'ASO partaient avec plusieurs longueurs d'avance par rapport à l'USMA et au MCA. Ce paramètre-là concernait le staff technique en ce sens que si le club de Batna et celui de Chlef font état de la stabilité de leurs entraîneurs respectifs, ce n'est pas du tout le cas des deux formations algéroises qui ont un sacré penchant pour le changement d'entraîneur. A partir de là, ne cherchez pas trop loin l'erreur. Elle est là au bout de votre nez. Le CAB et l'ASO, les clubs démunis ont battu les richissimes USMA et MCA parce qu'ils disposent chacun d'un entraîneur qui connaît fort bien la maison pour y exercer depuis de nombreuses saisons. Quant au futur ex-entraîneur de l'USMA et Robert Nouzaret, dont la place ne tient qu'à un fil, ils devront méditer la leçon selon laquelle on ne peut réussir que si l'on dure.