La Banque mondiale et le FMI ont revu à la hausse leurs prévisions en ce qui concerne la croissance économique en Algérie. La première prévoit 3,5% de croissance en 2018 quand le FMI table sur 3% pour la même année. Cette dernière avait prévu en octobre dernier une croissance de 0,8% pour l'année 2018 quand elle s'est située autour de 2% pour l'année 2017. Ces prévisions ont paru dans les rapports du FMI et de la Banque mondiale sur les perspectives économiques en Algérie, à la veille des réunions de printemps, auxquelles prend part le ministre des Finances Abderrahmane Raouya. Les chiffres publiés par les deux institutions diffèrent, mais les tendances présentées restent les mêmes. Cette hausse des prévisions s'explique par le maintien d'une politique budgétaire expansionniste, alors qu'un rééquilibrage des finances publiques ait été prévu. Les deux prévoient une baisse de la croissance pour l'année 2019. La croissance hors hydrocarbures s'est, elle, améliorée entre 2016 et 2017, passant de 2,3% en 2016 à 2,5% en 2017 selon la Banque mondiale. Cette croissance devrait continuer à s'améliorer pour l'année en cours, portée par les efforts de l'Etat, notamment dans le secteur du logement et par les mesures de financement de l'investissement. L'inflation devrait quant à elle augmenter, et va se situer entre 7,4 et 7,5% pour les institutions de Bretton Woods. Le FMI a également baissé ses prévisions concernant le taux de chômage. Il le situe à 11,2% pour 2018 alors qu'il tablait sur un taux de 13,2%, et la même institution pense que pour 2019 le taux restera relativement stable, et qu'il se situera à 11,8%. La Banque mondiale note qu'une partie de ce chômage est un chômage frictionnel, c'est-à-dire un chômage temporaire, de transition entre deux emplois ou en attendant de trouver un emploi plus en adéquation avec les préférences personnelles. Les mêmes institutions prévoient une baisse du déficit courant et du déficit budgétaire à moyen terme, rééquilibrage des finances publiques aidant. Cependant, la Banque mondiale alerte les autorités et suggère d'être prudent dans l'utilisation des politiques monétaires non conventionnelles, et le FMI suggère d'exploiter différents instruments de financement, comme l'émission de titres de dette ou l'endettement extérieur. Surtout que la dette publique algérienne ainsi que sa dette extérieure restent contenues. «L'Algérie a toujours une fenêtre d'opportunité pour concilier ajustement économique et croissance. [...] Il est possible de renforcer les finances publiques graduellement», lit-on sur le site du FMI.