Le financement de cette grande manifestation constitue la pomme de discorde entre le Quai d'Orsay et le comité français d'organisation pour la partie française. Après la démission, il y a quelques semaines de M.Dominique Wallon, le commissaire général chargé de gérer «l'Année de l'Algérie» et ce, après avoir constaté le manque flagrant de moyens attribués à son organisme, la contestation semble faire tache d'huile.Le président du comité d'organisation Hervé Bourges, déplore, pour sa part, l'inadéquation entre les moyens et l'ambition, en précisant que «on n'aura que 4 ou 5 millions de francs, en l'an 2002, des miettes par rapport à ce que la partie algérienne met au pot». Cette confusion régnant dans la partie française tombe met à mal les préparatifs déjà entamés à plusieurs niveaux afin de réussir cette manifestation. Cette réunion, associant responsables français et algériens, qui devait se tenir, jeudi dernier à Djanet, a été annulée. Quant à la réunion franco-algérienne, elle aura lieu fin janvier, à Alger ou probablement à Paris. Le financement de cette grande manifestation semble être donc à l'origine d'un désaccord de fond entre le comité d'organisation français et le Quai d'Orsay qui s'abstient de toute déclaration. Du côté algérien, c'est le comité national d'organisation, chapeauté par le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, qui est chargé de la préparation et du suivi du déroulement des manifestations. A ce titre, une aide financière a été débloquée par le gouvernement et les pouvoirs publics pour sa création. Les moyens mis en oeuvre par Alger semblent être à la mesure des enjeux qui se résument à deux objectifs principaux: soigner l'image du pays à l'extérieur, une image ternie notamment par les médias français durant la décennie noire. Cet événement aura le mérite de susciter de multiples brassages entre l'immigration et ses sources, notamment entre les artistes et les créateurs. 2003 sera donc «l'Année de l'Algérie en France». Une exposition sur le Sahara est prévue au grand palais, à Paris, plusieurs autres à l'Institut du monde arabe et à Beaubourg. L'Invitée du Salon du livre sera l'Algérie. Côté cinéma, plusieurs productions de longs et courts métrages sont prévus au programme. Ce programme sera-t-il révisé? Une question qui se pose aujourd'hui avec insistance. La réunion du comité mixte franco-algérien le 24 janvier, qui officialisera l'entrée en fonction du nouveau commissaire général, M.Allaire, apportera sûrement une réponse, mais aussi des éclaircissements quant aux engagements des Français concernant la réussite de cette manifestation.