Fin des «hostilités» entre l'Algérie et l'Union européenne sur le dossier commercial? Tout porte à croire que les deux parties reviennent aux bons sentiments. Le premier signe de détente a été donné par le ministre du Commerce Saïd Djellab affirmant que «la liste des produits suspendus temporairement à l'importation sera assainie et publiée prochainement. La suspension temporaire à l'importation ne concernera ainsi que les produits largement couverts». Un message d'apaisement pour tempérer les craintes exprimées par l'UE franchement gênée par «ces fameuse listes limitant les importations». Plus rassurant encore, le ministre du Commerce a ajouté que son département est en train d'identifier tous les intervenants dans la commercialisation des véhicules, pour constituer une base de données en matière des prix appliqués. «Nous sommes en train de travailler pour identifier tous les intervenants dans la commercialisation des véhicules et voir quels sont les prix pratiqués. Ceci va nous permettre de constituer une base de données en matière des prix», a-t-il indiqué. Au sujet de l'importation de la viande bovine, Djellab a indiqué qu'aucune «discrimination» entre pays n'est faite. «Il y a une réglementation sanitaire et des autorisations du ministère de l'Agriculture et si un pays est conforme à cette réglementation, il aura son autorisation pour importer de la viande bovine», a-t-il souligné. De son côté, l'Union européenne dépêchera dès jeudi prochain son directeur au niveau de la direction générale du commerce à la Commission européenne, l'Espagnol Ignacio Garcia Bercero. «Il y aura certainement un dialogue. Il vient ici pour parler avec ses homologues», a déclaré John O'Rourke, chef de la délégation de l'Union européenne (UE) à Alger, dont les propos ont été rapportées par TSA. «Des déclarations ont été faites. Nous attendons la visite du directeur M. Bercero pour les discussions. Je pense qu'il est temps maintenant de laisser les experts discuter en toute sérénité. Je ne fais plus de déclarations à la presse. Et, pour le moment, il faut laisser les choses se décanter lors de ces discussions qui se tiendront cette semaine et au-delà. Donc, je n'ai rien d'autre à rajouter», a précisé John O'Rourke. Le summum de la réplique algérienne a été exprimé par les signataires du pacte économique et social, Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, et Ali Haddad, président du FCE. Dans une déclaration commune les deux partenaires ont sommé les responsables de l'UE de modérer leurs critiques répétées contre l'Algérie. A l'évidence, ces mesures de protection ne remettent nullement en cause la volonté de l'Algérie de consolider sa coopération économique avec ses partenaires stratégiques dont l'Union européenne fait partie. Cependant, eu égard à la conjoncture qui peut produire des conséquences graves sur l'économie nationale, «il nous paraît que nos partenaires devraient plutôt appuyer les efforts de l'Algérie tant les réformes introduites sont de nature à renforcer ses performances économiques, et, de façon corollaire, à intensifier le volume de sa coopération internationale». Mais l'Union européenne ne l'entend pas de cette oreille et a qualifié ces actions de «protectionnistes». Pourtant, «la montée des protectionnismes dans de nombreux pays dits développés et industrialisés n'a pas provoqué de réactions de cette nature», fait remarquer le communiqué cosigné par Ali Haddad et Sidi Saïd.