Le lancement d'une nouvelle chaîne internationale dont le but serait de commercialiser la véritable image de l'Algérie demande beaucoup de moyens. «Il est décevant de reconnaître l'inexistence d'un contenu médiatique algérien autour de la mémoire nationale»,a déploré le ministre de la Communication devant les sénateurs. La priorité est à l'amélioration du contenu de l'audiovisuel. Le ministre de la Communication n'a pas jugé utile la création d'une chaîne internationale. Interpellé sur cette question par le sénateur Kissiouane Mahmoud, lors d'une séance consacrée aux questions orales jeudi dernier au Sénat, Djamel Kaouane a soutenu que «la véritable bataille à engager actuellement doit s'articuler autour du contenu audiovisuel». Pour lui, le lancement d'une nouvelle chaîne internationale dont le but serait de commercialiser la véritable image de l'Algérie demande beaucoup de moyens. «Ce genre de projets implique des moyens humains et techniques nouveaux en plus d'un important budget. Il faudrait établir une étude de perfor- mance qui tient compte de la concurrence féroce caractérisant ce domaine», a-t-il affirmé en guise de réponse. L'hôte des sénateurs pense qu'il serait plus «sage de se focaliser actuellement sur l'amélioration des prestations des cinq chaînes existantes au lieu de gaspiller les moyens actuels dans une démarche dont les résultats sont incertains». Se référant à l'expérience française, le ministre indique que «la réalité exige de nous de consolider et de développer la télévision algérienne comme ce fut le cas dans certains pays à l'image de la France qui vient d'opérer une révolution en termes de reconfiguration du paysage audiovisuel». Le ministre a rappelé dans ce sens que le monde de l'audiovisuel est en constante mutation et l'Algérie se doit de s'adapter à ces changements. «L'enjeu principal pour l'Algérie c'est le contenu. C'est la véritable bataille qu'il faudra engager. Nous devons concevoir un contenu audiovisuel qui soit purement national», a-t-il insisté. Djamel Kaouane a déploré le manque d'intérêt apporté à la mémoire nationale. «Il est décevant de reconnaître l'inexistence d'un contenu médiatique algérien autour de la mémoire nationale», a-t-il déclaré tout en souhaitant qu'il y ait une frappe audiovisuelle algérienne dans les années à venir». Dans sa réponse au sénateur, le ministre s'est montré tout à fait d'accord quant au rôle des médias dans la promotion et la valorisation de l'image du pays. Dans son exposé, le ministre est revenu sur l'intérrêt accordé par le président de la République au secteur en rappelant «les efforts déployés pour l'amélioration le rendement du secteur de la communication à l'échelle nationale et l'international dans le cadre d'un système médiatique qui tient compte de nos spécificités, de nos orientations et de nos ambitions dans tous les domaines». Djamel Kaouane a mis en exergue le fait que l'expérience algérienne est issue d'un long processus historique et professionnel qui a abouti à ce paysage actuel. Comparativement à d'autres pays en voie de développement, l'Algérie est considérée comme pionnière dans le domaine de l'audiovisuel public. Il a d'ailleurs défendu la prestation des télévisions publiques. «C'est grâce à ces prestations que l'opinion nationale et régionale a constaté la crédibilité et la compétence de la télévision algérienne», a-t-il témoigné en confirmant que la télévision algérienne a réussi grâce à son professionnalisme à refléter fidèlement la réalité algérienne ainsi qu'à promouvoir notre diversité culturelle et touristique. interrogé par ailleurs sur le manque de couverture radiophonique au niveau de la wilaya de Tiaret, le ministre de la Communication a réitéré l'engagement du chef de l'Etat a consacrer le droit du citoyen à l'information à travers tout le territoire national en mettant en place des programmes susceptibles de garantir ce droit constitutionnel. Il a souligné que le réseau des radios locales a été élargi afin d'assurer un service médiatique de proximité. Ce qui a permis, selon lui, la réalisation d'une station dans chaque wilaya dont Tiaret. Le ministre a avancé que depuis le lancement de la radio de Tiaret, le taux de couverture a atteint les 65%. Ce taux a été augmenté avec la mise en place des nouveaux appareils de transmission au niveau de Frenda, Rosfa et Takhmart. Le taux de couverture s'est élevé à 69% en 2009, à 73% en 2012 et à 78% en 2015. Le ministre a fait part des nouvelles stations de diffusion en cours de réalisation a Chellala et Aïn Dheb dans les Hauts-Plateaux, a indiqué le ministre en faisant savoir que leur taux d'avancement est à un niveau appréciable.