«Une situation sans précédent dans l'histoire de la santé de notre pays» Le bureau national du Snpsp avertit par ailleurs, des répercussions non moins graves que de telles mesures pourraient avoir sur la relation de travail. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a exprimé sa préoccupation quant à la confusion qui règne depuis cinq mois maintenant, dans les structures de santé publique. Dans un communiqué qu'il a publié, le Snpsp pointe du doigt le fait que cette crise induite par le mouvement de protestation des médecins résidents, qui perdure, est la résultante de l'absence d'un débat sérieux autour des revendications soulevées par les protestataires. «Une situation sans précédent dans l'histoire de la santé de notre pays, une situation de crise aux proportions inquiétantes et qui, poussée au pourrissement, prend une tournure dangereuse», lit-on sur le document. Pour l'organisation syndicale, il est impératif que la tutelle instaure un débat sérieux afin de prendre en charge les doléances justes et légitimes des médecins grévistes. Tout en insistant sur son indéfectible soutien au Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) dans sa lutte pour arracher ses droits, le Snpsp est revenu sur la situation qui prévaut dans les hôpitaux, suite à la décision des médecins en grève d'arrêter d'assurer toutes les activités de garde. Dans ce sens, il a tenu à «dénoncer fermement et à exprimer son rejet du recours de l'administration de la tutelle à des solutions hasardeuses et inadaptées.» Et ce, à travers «le recours systématique aux réquisitions administratives des praticiens médicaux généralistes et spécialistes sommés de couvrir des gardes médicales de spécialités au niveau des CHU, des EHS et des EPH». Par là, le président du Snpsp, Lyes Merabet explique que cette prise de décision est complètement «dénuée de sens, aux conséquences graves et mise en place en violation des dispositions réglementaires notamment d'éthique et de déontologie». Le bureau national du Snpsp avertit par ailleurs, des répercussions non moins graves que de telles mesures pourraient avoir sur la relation de travail. Par conséquent, il appelle à «la levée immédiate de ce dispositif contraignant, inapproprié et met en garde le Msprh sur les conséquences qui risquent de venir ébranler davantage un secteur profondément affecté. Face à la crise qui ne va pas en s'améliorant, le Syndicat des praticiens de santé publique a encore appelé à l'intervention urgente des plus hautes autorités du pays, pour la prise en charge réelle et conséquente de la plate-forme de revendications des médecins résidents. Il est vrai que le mouvement de protestation initié par les résidents a grandement ralenti les activités dans les hôpitaux. Plus récemment, du fait de l'arrêt des gardes, certaines structures de santé connaissent une anarchie perceptible, notamment au niveau des urgences qui, déjà en temps normal, leur gestion est caractérisée par différentes perturbations. Cela dit, si le mouvement de protestation des médecins résidents est passé à une autre étape pour réclamer ses droits, c'est aussi pour contester l'adoption de la nouvelle loi sanitaire, et ce entre autres, sans apporter de changements majeurs à l'une des principales doléances du Camra qui est celle de l'abrogation du caractère obligatoire du service civil. Pour sa part, le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, campe sur sa position par rapport aux revendications des médecins résidents et appelle à la poursuite du dialogue pour trouver un compromis, tout en les invitant à reprendre leur travail. Sollicitation que le Camra a déclinée, justifiant que les négociations avec la tutelle ne font que traîner les choses un peu plus et ne proposent pas de solutions effectives.