Un dossier contenant tous les certificats et tous les documents, vidéos et photos des blessés parmi les médecins résidents lors du rassemblement du mercredi 3 janvier, est en train de se constituer. Les médecins résidents victimes de violences, mercredi dernier, à l'hôpital Mustapha-Pacha, suite à leur tentative d'organiser une marche en direction de l'APN, ne baissent pas les bras. Outre le boycott des examens du Dems (diplôme d'études médicales spécialisées), ils envisagent, en effet, d'intenter une action en justice contre les "policiers agresseurs". C'est en tout cas ce que nous avons appris de l'un des membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) qui a expliqué que le boycott du Dems, qui marque la fin de la spécialité, est destiné à empêcher la répartition du service civil que les médecins résidents contestent, du moins, dans sa forme actuelle. Notre interlocuteur a indiqué que le collectif des médecins résidents va déposer plainte contre les "policiers agresseurs" et qu'un dossier est en train d'être constitué contenant les certificats et autres documents, vidéos et photos des blessés parmi les médecins résidents lors du rassemblement du mercredi 3 janvier. "Le bilan, évalué jusque-là à une trentaine de blessés dont un grave, est appelé à évoluer", puisque "plus de médecins se sont manifestés pour déclarer leurs blessures, dont des fractures, dont ils n'ont pas pu se rendre compte au moment des faits", a indiqué un membre du Camra. Ce dernier a indiqué que, pour ce faire, "un collectif d'avocats s'est constitué pour nous aider pour le dépôt de plainte". Le dernier communiqué du Camra fait état du boycott des examens du Dems 2018 pour toutes les spécialités (médecine dentaire et pharmaceutique) qui débuteront, aujourd'hui, dans toutes les structures hospitalières, civiles et/ou militaires. Et, "ceci jusqu'à rendre justice à tous les blessés de ce rassemblement par voie légale et retrouver la dignité de la corporation médicale et la prise en charge des revendications des résidents en sciences médicales". Dans le communiqué du 5 janvier, le Camra, qui a fait état de "l'agression sans précédent et immorale par la police lourdement armée d'un personnel médical que sont les résidents en sciences médicales à l'intérieur même d'un des plus grands centres hospitaliers d'Algérie", explique sa décision par "le mutisme des autorités malgré la gravité des faits et de la crise", et ce, malgré "les condamnations de cette agression par l'opinion publique et l'ensemble des corporation médicales et non médicales". Ces actions interviennent suite à l'arrêt du service minimum dont dépendait la libération des 12 résidents arrêtés, mais après leur relâchement, le bureau national du Camra a décidé de reprendre l'activité de garde seulement et d'organiser un sit-in national à Oran auquel sont conviés le corps médical et "tous ceux qui sont contre l'indignation qu'ont subie les médecins" blessés à Alger. Aujourd'hui, un autre sit-in de solidarité sera observé à hôpital Mustapha-Pacha à l'appel de diverses associations. La plupart des syndicats du secteur de la santé, à l'instar du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), du Syndicat des praticiens de la santé publique (Snpsp), du Syndicat des hospitalo-universitaires (Snechu), et même, au-delà, des syndicats autonomes des autres secteurs, dont ceux de l'éducation (Unpef) et des postiers (Snap), ont exprimé leur soutien au mouvement de grève initié par le collectif des résidents en sciences médicales, et dénoncé les mesures répressives lors du rassemblement du 3 janvier dernier. A. R. [email protected]