C'est dans une semaine, le 1er janvier 2002, que la monnaie unique sera officiellement lancée dans les douze pays de l'Union européenne, passage décidé le 2 mai 1998 par le Conseil européen. Ces pays verront disparaître progressivement leurs monnaies nationales au profit des monnaies et billets en euro. Un événement majeur qui marque un tournant important dans l'histoire du marché monétaire mondial, puisque plusieurs monnaies, qui étaient jusque-là le symbole d'une économie d'un pays, vont définitivement disparaître au profit de l'euro. C'est le cas, notamment, du franc français, une monnaie chère aux Français mais aussi aux Algériens, étant la principale devise utilisée, qui disparaîtra définitivement des échanges commerciaux au plus tard le 17 février 2002. Le franc français, qui a été institué par la loi du 17 germinal correspondant au 7 avril 1803 entrera ainsi au musée de l'Histoire. Si en France, on se prépare à accueillir avec faste l'événement, chez nous, aucune mesure n'a été prise pour informer les utilisateurs de cette devise forte du passage à l'euro. Néanmoins, un forum d'information a été organisé au Centre culturel français par le service de coopération de l'ambassade de France en collaboration avec le ministère de la Communication et de la Culture et la délégation de la Commission européenne, afin d'expliquer à la presse l'«euro» et son importance dans les échanges commerciaux entre l'Europe et le Maghreb. Un stage d'information de quatre jours, animé par un journaliste français, Jean-Sébastien Gaye en compagnie du célèbre critique de cinéma et conférencier, Ahmed Bedjaoui a permis aux journalistes de connaître les avis des spécialistes des finances sur la question de la monnaie unique et son impact sur l'économie du pays. Des conférences sur l'euro, qui ont été respectivement données par MM.Benkhalfa, secrétaire général de l'Association des banques, Mekidèche, vice-président du Cnes et consultant en économie, et Mathieu Job, directeur de la clientèle de la Société générale, mais aussi par le DG adjoint de la BEA, M.Bentahar, et surtout Youcef Benabdallah, maître de recherche au Centre d'études anthropologiques pour le développement, qui a essayé de donner sa perception sur l'euro comme instrument de correction des incohérences dans les relations entre les pays du Tiers monde et l'Union européenne. Sur le terrain, l'euro n'est pas encore entré dans le quotidien algérien. La Banque centrale d'Algérie, principal fournisseur en devises, pour les banques commerciale du pays, a indiqué que l'euro ne sera disponible que le 2 janvier 2002. On ignore cependant si la BCA a pris ses dispositions pour subvenir aux besoins des citoyens qui se rendront en Europe pour les fêtes de fin d'année. En revanche, toutes les mesures ont été prises pour faire basculer les 5 millions de comptes disposant de francs français à l'euro dès le 2 janvier prochain. Sur le marché parallèle où le franc français reste en hausse (il est coté entre 12,80 et 13), l'euro ne fait pas encore partie de la culture monétaire algérienne. Il faudra attendre la fin du mois de janvier pour connaître la nouvelle tendance de l'utilisateur algérien en matière d'échanges commerciaux avec l'Union européenne.