Les touristes étrangers n'affluent toujours pas chez nous Malgré sa qualité de destination touristique d'excellence, le nombre de touristes étrangers qui visitent le pays reste encore faible. Le secteur national du tourisme dans toutes ses facettes était hier l'hôte de l'Assemblée populaire nationale (APN). Une journée parlementaire lui a été en effet consacrée à l'initiative de la commission de la culture, de la communication et du tourisme avec pour thème «Le tourisme en Algérie: l'alternative prometteuse». Après la cérémonie protocolaire cette journée a été entamée notamment par le discours du président de l'APN Saïd Bouhadja suivi de ceux de Abdelkader Benmessaoud, Azzedine Mihoubi et Djamel Kaouane respectivement ministre du Tourisme, de la Culture, et de la Communication, prononcés devant une pléiade d'ambassadeurs de nombreux pays accrédités à Alger. Dans leur discours, chacun des intervenants a fait l'étalage des potentialités que recèle le pays en matière de tourisme, non sans passer en revue les avancées enregistrées dans le segment des infrastructures hôtelières qui «s'est traduit par la multiplication de nombreux lits dans plusieurs wilayas du pays» a souligné Abdelkader Benmessaoud. Et de rappeler dans la foulée: «Toute la stratégie mise en place par les gouvernements qui se sont succédé pour développer le tourisme s'est traduite par des résultats palpables sur le terrain en termes d'infrastructures d'accueil puisque le nombre de lits offerts a quasiment quintuplé. Je rappellerais aussi les facilités accordées aux investisseurs pour accéder au foncier touristique et de préciser dans ce sens: il suffit pour s'en convaincre de se référer au nombre de zones d'extension touristique (ZET) créées ces dernières années sous la coupe de l'Agence nationale de développement du tourisme (Andt).» Et de reconnaître que «les infrastructures existent et leur nombre va encore se multiplier, mais en revanche les touristes étrangers n'affluent toujours pas chez nous. Ce qui devra changer. Et pour cela, il faudra que toutes les parties prenantes se mobilisent un peu plus pour que chacune contribue de manière efficace pour atteindre de meilleurs résultats». Le ministre de la Culture a pour sa part déploré le fait que «le pays, malgré la multiplication du parc hôtelier et quelques initiatives, demeure encore à la traîne dans le domaine, comparé à ce que réalisent comme entrées en devises nos voisins de l'Est et de l'Ouest». Et de lancer: «Nous n'en sommes qu'à 0,5 million de dollars de recettes par an. Un montant des plus dérisoires face à ce que pourrait nous rapporter le potentiel touristique que détient le pays. Du coup, il faudra se demander pourquoi notre secteur du tourisme n'arrive pas à prendre de l'essor. Autrement dit, chercher où réside le ou les maillon(s) faible(s).» Djamel Kaouane a pour sa part, mis l'accent sur l'intérêt de développer notre secteur du tourisme, comme il a enfin indiqué que son département ne va pas lésiner sur les moyens pour que le secteur se déploie de manière effective. Lors des débats qui ont suivi ces interventions, la question était de savoir pourquoi le secteur du tourisme n'arrive toujours pas à décoller alors que de nombreux tour-opérateurs ne cessent de marteler ces dernières années que la destination Algérie les intéressent «mais encore faut-il que des entraves soient levées pour organiser de nombreux voyages au lieu de ce qui se fait actuellement, c'est-à-dire un nombre limité de voyages avec un nombre restreint de touristes», a lancé un intervenant. Un autre plus direct, dira: «Si nous voulons avoir plus de touristes étrangers, il faudra tout simplement assouplir la procédure d'octroi de visas. Une procédure très longue et du coup, cela décourage plus d'un étranger à venir visiter notre pays.» Des investisseurs restent du même avis et ajoutent que leurs capacités hôtelières et la qualité de service offert n'ont rien à envier à ce qui est proposé dans d'autres pays de tradition touristique. Un intervenant dans la salle est allé plus loin en affirmant sans ambages qu'«une des raisons qui freinent l'essor de notre secteur du tourisme tient à la qualité de nos investisseurs». Et d'expliquer dans ce sens qu'«avec leur esprit mercantile, cherchant avant tout, un retour d'investissement dans les plus brefs délais, certains affichent des tarifs exorbitants. Et donc vous comprendrez pourquoi des milliers d'Algériens préfèrent la destination Tunisie». Concernant les recommandations suggérées à la fin des débats, de nombreux intervenants sont d'avis à ce que les ministères du Tourisme, de la Culture, et de la Communication travaillent en symbiose pour pouvoir arriver à drainer un nombre important de touristes étrangers. Une approche qui s'appuie sur le fait que «le tourisme est une véritable locomotive économique et l'enjeu qu'il implique ne peut relever du seul secteur chargé de sa mise en oeuvre» ont -ils soutenu à l'unanimité.