Selon les experts présents lors de la signature de l'accord, oued El Harrach pourrait retrouver ses... poissons, sa flore et sa faune d'antan, dans moins de quinze ans! Une cérémonie de signature d'un procès-verbal relatif à la capacité de surveillance de l'environnement en Algérie a eu lieu hier, au siège même du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Etaient présents à la signature du protocole M.Chérif Rahmani et Son Excellence Akira Urabe, respectivement ministre de l'Environnement et ambassadeur du Japon à Alger. Les représentants du ministère et M.Aoki, chef de la délégation de l'Agence japonaise de coopération technique (Jica) ont alors procédé à la signature du procès-verbal sanctionnant une série de documents relatifs à la protection de l'environnement, fruit d'une étude déjà entamée depuis trois ans par les deux parties. L'Observatoire national de l'environnement et du développement durable (Onedd), institution récente, étant directement engagée pour le suivi des projets arrêtés en coopération avec la Jica, en l'occurrence le projet phare de développement de la capacité de surveillance de l'environnement dans notre pays. Lequel sera concrétisé par la réalisation à Alger, du laboratoire régional du centre, qui rayonnera sur une douzaine de wilayas, principalement du Nord. Le laboratoire renforcera le réseau de surveillance déjà engagé par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, ce qui permettra à l'Onedd de mieux assurer ses missions de surveillance des milieux naturels. Dans l'accord signé, l'on retient la fourniture d'équipements de laboratoire, à titre gracieux, par la JICA à la partie algérienne. Son montant est de 1,3 million d'euros, tandis que des principaux axes de coopération entre les deux pays émergent en caractères saillants «le dossier oued El Harrach», suivi d'autres pivots de coopération, telles l'assistance technique dans le suivi dans la réalisation du laboratoire régional du centre, ainsi que dans sa gestion et son exploitation une fois mis en service, l'interprétation des résultats d'analyses, la mise en place d'une base de données et l'instauration de normes environnementales. Ce laboratoire aura pour vocation également l'alerte, l'information et l'alimentation en données fiables de tout le réseau national de surveillance du milieu environnant. Et enfin, la formation du personnel technique du laboratoire, aussi bien en Algérie qu'au Japon. Retenons à ce propos, qu'un plan de formation est déjà engagé et a vu le départ au Japon de deux groupes de professionnels algériens (d'une dizaine chacun) appelés à se perfectionner à l'observation à la veille dans le domaine de l'environnement. D'ores et déjà, et à l'occasion de cet événement, M.Rahmani n'a pas manqué de souligner qu'une opération d'envergure est désormais lancée dans le cadre de ce partenariat. Elle a pour objectif premier: l'étude approfondie du «dossier oued El Harrach». L'étude qui a fait ressortir des résultats pertinents révélant la nature polluée de l'eau de ce cours d'eau, véritable point noir dans l'Algérois, a fait apparaître les solutions efficaces et autres recommandations à même de dépolluer une fois pour toutes l'oued. A cet effet, un avis d'appel d'offres sera incessamment lancé et s'adressera à toutes les entreprises capables de mener à bien cet ambitieux projet de dépollution. M.Rahmani, qui parle de véritable feuille de route dressée avec la partie nippone pour dépolluer cet oued, cite les études menées depuis trois ans déjà et qui donnent aujourd'hui une analyse parfaite de ce bassin de pollution. Laquelle a débouché sur une stratégie efficace dégagée conjointement par les experts algériens et japonais, objet justement de l'accord de coopération signé. Soit un pas décisif dans le stade de cette coopération, estime M.Rahmani. Cette dépollution pourrait facilement atteindre les deux milliards de dinars, a priori. Pour rappel, l'oued El Harrach qui prend naissance au piémont de l'Atlas tellien, du côté de Hammam Melouane, avec pour affluents oued el Hamiz et oued Djemâa, charrie toutes les impuretés dégagées par les industries de la Mitidja, de la zone d'El Hamiz et celle de Oued Smar auxquelles s'ajoutent les eaux des agglomérations. Ainsi, l'oued El Harrach contient un taux de mercure supérieur à la norme établie, fort dangereux pour la santé publique.