Abou Djerra Soltani ne désespère pas de vaincre et de ramener le MSP dans le giron du pouvoir, même si Abderrezak Makri va au congrès avantagé. à la veille de l'ouverture, à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf, des travaux du 7e congrès du Mouvement pour la société de la paix (MSP), les potentiels candidats à la présidence du parti s'adonnent à des tractations de coulisses soutenues. Les rivalités sont engagées particulièrement entre le président sortant du parti, Abderrezak Makri et l'ancien président, Abou Djerra Soltani. Autrement dit, entre l'aile souhaitant maintenir le parti dans l'opposition et celle travaillant pour le ramener dans le giron du pouvoir. D'autres adversités agissent en lame de fond. Elles engagent d'autres cadres du parti. En effet, des jeunes prétendraient à la présidence du MSP. Aussi, les débats s'annoncent, pour le moins, chauds à l'occasion de ce congrès qui s'étalera sur trois jours, (jeudi, vendredi et samedi). Cela, quand bien même le président de la commission de préparation du congrès, Boubakeur Gueddouda, tenterait de faire croire que cet important rendez-vous organique se prépare dans la "sérénité la plus totale" et que le MSP serait plus préoccupé par la situation générale du pays que par la compétition et les débats contradictoires qui, selon lui, refléteraient le fonctionnement "démocratique" du parti. Contacté hier par téléphone, M. Gueddouda, qui a indiqué que quelque 2 000 congressistes sont attendus au 7e congrès du MSP, qualifie les spéculations autour de cette halte partisane de "faux débats". Toujours selon lui, la course à la présidence du parti serait loin de diviser les rangs du parti. M. Gueddouda ajoute que le présent congrès du MSP se veut davantage une halte pour dégager une nouvelle vision politique du parti dont l'ambition est de devenir une "force de propositions" pour, dit-il, "sortir le pays de la crise". Par ce discours, M. Gueddouda tente surtout de dissimuler la guerre que se livrent à distance, depuis plusieurs mois, notamment les deux adversaires les plus influents du parti, en l'occurrence Abou Djerra Soltani et Abderrezak Makri. Soutenu notamment par d'anciens ministres, à l'instar d'El-Hachemi Djaâboub et d'anciens hauts cadres dont l'ancien président du majliss echoura, Abderrahmane Saïdi, Abou Djerra Soltani qui, de tout temps, a prôné la politique "entriste", s'oppose, publiquement, à la ligne de M. Makri qui, lui, se réclame de l'opposition au pouvoir en place. Visiblement conscient du poids de son adversaire direct, M. Makri, aidé par quasiment l'ensemble des membres de l'actuelle direction du parti, n'a pas lésiné sur les efforts et les moyens pour entamer, depuis près d'une année, sa propre campagne. Ce qui fait dire aux observateurs que le président sortant part avantagé à ce 7e congrès. En effet, et c'est le moins qu'on puisse dire, l'équipe d'Abderrezak Makri n'a pas caché sa velléité d'atteindre l'objectif de sa reconduction. Après une série de rencontres régionales menées durant plusieurs mois, l'actuelle direction a clôturé sa campagne avec une feuille de route qu'elle a soumise au majliss echoura (conseil consultatif), instance suprême entre deux congrès. Une manière de neutraliser toutes les initiatives concurrentes, notamment celle à laquelle travaille Abou Djerra Soltani qui mène, ouvertement, une campagne contre la direction sortante du parti. Les réseaux sociaux constituent sa tribune préférée. Dans sa dernière tribune publiée, avant-hier, sur sa page Facebook, M. Soltani a réitéré, pour la énième fois, son appel aux militants pour le retour à l'ancienne ligne du parti, à savoir celle de "jouer dans la cour des grands", à comprendre dans le giron du pouvoir. Mais, comme dans tous les congrès, les paris restent ouverts. Farid Abdeladim