«Il y a eu des médecins résidents qui ont été blessés», a-t-on regretté, réfutant toutefois «le motif des interpellations parmi les médecins grévistes». Les médecins résidents n'ont pas pu marcher. Pour cause, leur mouvement a été réprimé par la police mobilisée en force dès les premières heures de la matinée d'hier, empêchant les marcheurs de franchir le portail du CHU d'Oran. Ces médecins grévistes ont, dans leur action, prévu de battre le pavé pour réitérer leur attachement à leurs revendications, en réoccupant le terrain par une marche régionale qui devait être lancée à partir d'un sit-in à observer au niveau du CHU d'Oran dont l'appel a émané du Collectif autonome des médecins résidents algériens, Camra. La marche, ayant rassemblé des médecins résidents de trois wilayas de l'Ouest en plus de deux du Centre hospitalo-universitaire d'Oran, a vite fait de dégénérer suite à l'intervention des policiers. Résultat des courses: «Des médecins ont été matraqués alors que cette marche n'a pas fait l'objet d'interdiction», ont déploré plusieurs médecins, qualifiant de musclée l'intervention policière à laquelle ils (les médecins résidents) ne s'attendaient pas, vu le caractère pacifique de leur action et des deux marches organisées, dans le calme, dans un passé pas si lointain. Des organisateurs de la marche ont également déploré les blessures enregistrés dans leurs rangs. «Il y a même eu des médecins résidents qui ont été blessés lors de l'assaut donné par les hommes en tenue bleue, des policiers», a-t-on regretté réfutant toutefois le pourquoi et le comment «les interpellations parmi les médecins grévistes». Le Camra annonce que «des actions de rue seront à l'ordre du jour, vu les nouvelles tournures que prend le mouvement des résidents». «Cela fait 12 jours que nous avons laissé, avec grande amertume, nos stéthoscopes, nos gants et nos bistouris, en lançant un dernier cri de détresse à nos aînés, à notre tutelle.» Tel est le message principal transmis par le Collectif des médecins résidents algériens en annonçant la tenue, pour la journée d'hier, d'un sit-in de protestation au CHU d'Oran suivi d'une marche dans la ville. Les résidents de l'ouest du pays ont, par leur présence, été au rendez-vous. Leur nombre avoisinait les 4 000, les médecins résidents comptent récidiver. «L'objectif de notre action est de réaffirmer que notre mouvement est toujours maintenu, qu'on est solidaire et qu'on tient à nos revendications légitimes», a-t-on avancé ajoutant que «nous n'avons pas eu de propositions concrètes du ministère de la Santé». «Mais nous sommes toujours en quête d'un terrain d'entente avec la tutelle», a-t-on affirmé. En grève depuis plus de six mois, les médecins résidents ont, depuis près d'un mois, haussé le ton en mettant un terme aux gardes.