Les légumes sont vendus au détail aux consommateurs 100 DA au plus Chaque Ramadhan c'est le même rituel qu'imposent les commerçants aux consommateurs. A quelques jours du mois sacré du jeûne les citoyens semblent perdus, notamment après avoir découvert que toutes les promesses n'étaient que des paroles quant aux prix des fruits et légumes, mais aussi des viandes. Si le consommateur s'arrange durant ce mois sacré à renforcer ses liens avec sa religion, les commerçants y trouvent une occasion en or pour saigner les ménages. Les prix des fruits, des légumes et des viandes ne devraient pas connaître une hausse durant le mois de Ramadhan, pensait le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Tahar Boulenouar, lors de son intervention sur les ondes de la radio Chaîne 1, en avril dernier, Pourtant, le constat est tout autre sur les marchés de Constantine à l'instar des autres villes. Les prix ont sensiblement augmenté. Les fruits sont devenus un luxe pour beaucoup de ménages. Ces derniers doivent malgré cela se rendre au marché pour s'approvisionner. Une mère de famille rencontrée à l'entrée du marché nous confie: «Il faut vraiment faire quelque chose, ça ne peut pas durer comme ça et franchement je ne trouve aucune explication ou justification au comportement inconscient de ces commerçants qui doublent les prix à chaque occasion», pour elle «ce n'est pas uniquement durant le mois de Ramadhan, ces commerçants sautent sur toutes les occasions comme s'ils n'avaient pas de familles à nourrir. Mais quoi qu'on dise les responsables laissent faire». Pour ce père de famille, c'est de la pure folie à laquelle le citoyen s'est habitué «les promesses des responsables étaient trop belles pour être vraies, comme vous voyez mon panier est presque vide, je vais me contenter d'acheter le minimum pour avoir quelques mets sur la table». Un tour au marché pour aborder les commerçants où ces derniers avancent la même excuse «c'est avec les grossistes qu'il faut voir, notre marge de bénéfice est vraiment dérisoire». Les commerçants en détail sont contredits, néanmoins puisque à la vente en gros les prix sont beaucoup moins chers. Les légumes sont vendus au détail aux consommateurs 100 DA au plus. La tomate par exemple reste trop chère selon cette maman qui vient de faire quelques petits achats. Elle déclare «les prix ne sont pas abordables, 300 DA le citron comme vous voyez, je dois me contenter du peu et faire avec, c'est aberrant!». Les fruits ne coûteront pas moins de 300 DA et beaucoup vont se priver de ce luxe. Que dire des viandes dont les prix donnent le vertige? C'est dire que tout ce que l'Etat a fait pour décourager les spéculations s'avère un coup d'épée dans l'eau. Pourtant, cette année le mois de Ramadhan coïncide avec le début de la récolte, n'empêche que les commerçants en profitent. Néanmoins en ce qui concerne Constantine, la direction du commerce a tracé un programme pour ce mois et toute la saison estivale. C'est toute une feuille de route qui a été adoptée pour assurer un mois sans inconvénient majeur, qui a nécessité avant tout l'installation d'une cellule dont le rôle est d'accomplir dans le cadre de la loi, un suivi du marché en matière d'alimentation des produits de première nécessité et notamment les prix. Dans son programme, la direction du commerce compte organiser le marché avec la collaboration de l'Union générale des commerçants et les associations de protection du consommateur. La direction du commerce a, dans cette approche, formulé des règles à suivre strictement dans l'intérêt du citoyen par une série de contrôles et respect des prix, contrecarrer les spéculations et le stockage des produits. Pour cet objectif et afin d'atteindre le résultat souhaités, la direction du commerce a mobilisé au moins cinq véhicules avec 187 agents dont 97 s'intéresseront au contrôle des pratiques commerciales, alors que 90 vont se consacrer au contrôle de la qualité et des prix. Sur un autre chapitre, le communiqué indique que ce programme qui va se poursuivre toute la saison estivale, s'assurera de l'ouverture des commerces désignés pour garantir la permanence durant l'Aïd El Fitr. Cette mesure sera appliquée même durant les week-ends et les jours fériés, note encore le communiqué qui souligne également que des interventions de ces brigades auront lieu après les heures de travail et durant la nuit.