Les Algériens ne s'attendaient pas à pareille conjoncture, plutôt clémente, à deux jours du début du Ramadhan. Le mois du Ramadhan sera frappé du sceau du retour en grâce des prix du pétrole. Une situation garante d'une nette amélioration de la trésorerie du pays. Ce qui éloigne le spectre d'une crise financière synonyme d'une inflation galopante qui aurait un effet dévastateur sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Les théoriciens ne l'ont pas écarté avec le recours par le gouvernement au financement conventionnel pour éviter un déséquilibre financier qui mettrait en péril l'économie nationale. De ce côté-là ça à l'air de se passer plutôt bien. Les ventes de pétrole qui constituent l'essentiel des revenus du pays ont vu les prix du batil nettement améliorés depuis leur dégringolade qui a commencé vers la mi-juin 2014. La baisse de 1,8 million de barils par jour décidée par l'Opep et ses 11 alliés qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2017 a porté ses fruits. Le contexte géopolitique aidant avec notamment le retrait des Etats-Unis de l'accord du nucléaire iranien, les cours de l'or noir se sont retrouvés à leur niveau de la fin de l'année 2014, proche des 80 dollars. Inespéré! Les pronostics les plus optimistes tablaient sur un baril à 60 dollars en 2018. La planche à billets devrait, en principe, moins tourner que prévu. Une bénédiction donc pour l'Algérie qui comme tous les pays musulmans s'apprête à accueillir le mois sacré dans quelques petits jours. Nos concitoyens ne s'attendaient certainement pas à pareille conjoncture, plutôt clémente, à deux jours du début du jeûne, annoncé pour jeudi prochain. A cette hausse des revenus pétroliers s'est greffée une pluviométrie exceptionnelle qui garantit une production agricole tout aussi remarquable. Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi confirme. «Une bonne moisson de céréales est attendue à l'échelle nationale, au titre de l'actuelle saison agricole, à la faveur d'une pluviométrie abondante, des moyens mobilisés et de la réussite des campagnes labours-semailles», a indiqué, le 12 mai, Abdelkader Bouazghi, en marge du lancement de la campagne moisson-battage. Les étals de marchés devraient donc aussi regorger de fruits et de légumes. «Les produits alimentaires seront disponibles en quantité et en qualité durant le mois de Ramadhan», a assuré le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), au cours d'une conférence de presse qui s'est tenue le 14 avril au siège de l'association. «Les agriculteurs affirment qu'à partir du début du mois de mai la récolte des fruits et légumes de saisons sera mise sur le marché», a ajouté El Hadj Tahar Boulenouar. Seront-ils proposés à des prix abordables? La question demeure posée et d'actualité. Nul n'ignore que le mois du Ramadhan est extraordinairement soumis à la spéculation. Il est en effet constaté une flambée des prix «dévastatrice» pour les revenus modestes surtout durant la première semaine. Un constat corroboré par le président de l'Anca. «Les prix des fruits et légumes, notamment, connaîtront une légère hausse au cours de la première semaine du mois de Ramadhan aux marchés de détail, mais resteront stables dans les marchés de gros» a affirmé Boulenouar. Le ministre du Commerce demeure toutefois optimiste. «Les produits sont disponibles en quantités suffisantes et une hausse des prix sera injustifiée en ce mois sacré», a déclaré Saïd Djellab qui a ajouté que «les producteurs se sont engagés à assurer la marchandise à des prix raisonnables». La flambée des prix sera-t-elle évitée? Le Ramadhan 2018 sera-t-il une exception? La réponse est imminente. Des mesures ont d'ores et déjà été prises pour qu'il soit plus clément que les autres années. 150 marchés de proximité ouverts depuis samedi dernier proposent des produits à prix réduits. Mais que serait un quotidien sans paix et sécurité retrouvée? Sur ce plan les Algériens peuvent compter sur les services de sécurité tous corps confondus, Armée, gendarmerie et police qui veillent au grain. Il ne se passe pas un jour où sont annoncés, redditions et démantèlement de ce qui reste comme résidu d'un terrorisme qui a traumatisé des années durant les Algériens. Place désormais aux veillées ramadhanesques d'antan, celles où les familles se retrouvent dans l'ambiance particulière du mois sacré, aux sorties sans avoir la peur au ventre. A la paix retrouvée tout simplement.