Il a estimé que l'offre de paix aux islamistes n'est pas une faiblesse de l'Etat. Le président de la République a jugé dangereux l'appel au boycottage du référendum du 29 septembre lancé par certains milieux politiques. «L'option du boycottage du référendum est dangereuse pour le pays», a affirmé le chef de l'Etat hier, lors de la visite de travail qu'il a effectuée à Blida où il a pris part à la rentrée scolaire 2005-2006. Reconnaissant qu'il n'y a pas d'unanimisme autour du projet qu'il propose au référendum, il a estimé que l'option d'un boycott total « ne peut que compliquer une situation dont le peuple algérien a trop souffert». Parmi les voix dissonantes au projet du président, le FFS qui a appelé au boycottage du référendum sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation. Le président de la République a indiqué que l'Algérie a vécu une guerre civile entre deux projets de sociétés: les défenseurs d'un Etat théocratique et les tenants d'un Etat laïc. «On est pas prêts à vivre dans un Etat théocratique comme on est pas prêts à vivre dans un Etat laïque. L'islam est la religion de l'Etat», a appuyé M.Bouteflika, se référant à l'appel du 1er Novembre 1954 qui stipule notamment : la constitution d'un Etat démocratique et social dans le cadre des principes de l'Islam. D'autre part, l'offre de paix proposée par l'Etat en direction des islamistes armés n'est pas un signe de faiblesse, a affirmé encore le président lors du même périple qui l'a mené à la ville des Roses. «L'Etat n'est pas en position de faiblesse et c'est le plus fort qui pardonne», a déclaré M.Bouteflika répondant à la question d'un élève du Lycée Ibnou Rochd qui s'interrogeait si cet «unique choix de la réconciliation pour le rétablissement de la paix» n'est pas un signe de faiblesse. Pour le chef de l'Etat, les malheurs, les douleurs et les peines qui se sont sédimentés dans les esprits des Algériens durant toute une décennie sont graves et doivent être soignés. «Je ne viens pas vous imposer mes idées mais je vous appelle à exprimer et à donner votre avis lors du prochain référendum. Votez par oui ou par non. Votez en toute liberté, selon ce que vous dicte votre conscience, votre coeur et votre volonté et selon ce que dicte l'Islam, l'Islam vrai de paix et de tolérance», a-t-il recommandé. S'agissant du débat nourri autour de l'oubli, la mémoire, le pardon et la réconciliation, le président déclare: «On pardonne mais on n'oublie pas. C'est ce qu'on m'a dit de dire» a-t-il ironisé avant d'ajouter: «Moi je dis, on pardonne et laissons Dieu faire le reste. Dieu Tout-Puissant nous a gratifiés de la vertu de l'oubli.» Dans le même esprit de réconciliation, M Bouteflika a appelé les fils des harkis à se rendre en Algérie en toute liberté et sans crainte «Nous leur feront du tort si nous les jugeons sur la base des erreurs commises par leur parents. Ils n' y sont pour rien» a-t-il dit. Le président de la République a également lancé le même appel aux pieds-noirs qui veulent se rendre dans notre pays «Qu'ils rentrent en toute liberté, à la seule condition qu'ils ne viennent pas avec une arrière-pensée, celle d'un Eden perdu, pour imposer leur idées». S'agissant des harkis, M. Bouteflika a souligné que le dossier est clos. «La réconciliation nationale concerne les Algériens entre eux, pour les harkis, l'affaire concerne les chouhada et les moudjahidine».