L'artiste a appelé «les jeunes talents à reprendre le flambeau, tout en innovant, en vue de sauvegarder ce patrimoine», exhortant les belles voix à «apprendre par coeur les quacidate». L'artiste Salim Fergani a appelé les jeunes talents épris de musique de malouf à «ne ménager aucun effort et à se rapprocher des grands maîtres, afin de s'abreuver de leur riche répertoire artistique et de tirer profit de leur expérience et de leurs connaissances dans ce genre musical constantinois», qualifiant «la musique classique savante algérienne de stricte et de variée à la fois». Dans un entretien accordé à l'APS à son retour de New York où il avait participé à la manifestation «Journée de l'Algérie» (5-4 mai), Fergani a estimé qu'«il était important de protéger le malouf qui constitue un patrimoine et un acquis pour tous les Algériens», soulignant que cela impliquait «une maîtrise et une grande connaissance des règles de cette musique et de ses quacidate (poèmes)». L'artiste a appelé «les jeunes talents à reprendre le flambeau, tout en innovant, en vue de sauvegarder ce patrimoine», exhortant les belles voix à «apprendre par coeur les quacidate et davantage de pratique des techniques de cette musique». S'agissant de la formation et de la transmission des connaissances, Salim Fergani a fait savoir qu'«il ne cesse de prodiguer des conseils aux jeunes désirant approfondir leurs connaissances dans cet art dont la maîtrise «nécessite un travail de longue haleine». Digne héritier de feu Mohamed Tahar Fergani, Salim a dit attendre la réponse des responsables de la wilaya de Constantine concernant la création d'une fondation pour la sauvegarde de ce patrimoine musical, qui comptera plusieurs structures dont des ateliers de fabrication d'instruments de musique, un musée pour les instruments de musique et les objets liés à cet art, outre une bibliothèque ouverte à tous les mélomanes du malouf. La musique malouf a été perpétuée grâce à de grands maîtres à l'instar de cheikh Toumi et cheikh Mohamed Tahar Fergani qui ont grandement contribué au développement de cet art, par leur don artistique et leurs belles voix. Evoquant ses futurs projets, Salim a annoncé la cristallisation de l'anthologie du malouf en 40 disques englobant le répertoire de cet art, outre deux recueils de poèmes traduits en français, en anglais et en espagnol». Réalisée sous l'égide du ministère de la Culture, cette anthologie a été enregistrée en moins d'un mois, vu que l'artiste avait appris par coeur les chansons. Cette initiative est la deuxième du genre après celle de Ahmed Serri dans le style algérois Sanaâ (44 disques). A ce propos, l'artiste a exprimé son voeu de «mettre ces enregistrements à la disposition des passionnés de cet art», précisant que le ministère lui a promis de présenter cette anthologie lors des concerts qu'il animera. Evoquant sa participation aux journées de l'Algérie à New York où il a animé un concert au siège de l'ONU et un autre à la mairie de Brooklyn, accompagné de la troupe de chant andalou «Mezghena», Il a affirmé que «ce fut un évènement marquant dans sa vie d'artiste», se disant «fier de l'art algérien». Salim Fergani est issu d'une grande famille artistique versée dans la musique malouf, depuis plus d'un siècle, à commencer par le grand-père Hamou Fergani qui compte à son actif plus d'une vingtaine de disques, le père Mohamed Tahar, l'un des chantres de cette musique et la tante Zhor, née en 1915 et décédée début des années 1980, qui était violoniste et dirigeait une troupe féminine.