Le mouvement en tant que structure pourrait entrer en force dans la campagne pour le référendum. Les délégués de l'interwilayas des archs de Kabylie vont se retrouver ce week-end, à Sétif, pour un conclave ordinaire qui n'est pas sans susciter beaucoup d'intérêt auprès de larges pans de la société. Intervenant dans une conjoncture très particulière, cette rencontre des archs revêt un caractère capital, s'agissant d'abord du compte rendu du comité de suivi qui tiendra une réunion aujourd'hui à Alger, puis d'une prise de position par rapport aux questions de l'heure, entendre par là le référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale et les élections partielles de Kabylie. Après les différentes formations politiques agissant sur la scène politique locale, c'est au tour du mouvement citoyen des archs de Kabylie à se prononcer sur les questions d'actualité. Des prises de positions qui dépendent en grande partie de l'issue de la rencontre qui réunira aujourd'hui la délégation de l'interwilayas et le chef du gouvernement, représentant de l'Etat algérien. Quatre ans après son déclenchement en avril 2001, la crise de Kabylie est partie sérieusement pour connaître son épilogue si l'on croit les commentaires faits par-ci et par-là. Et quel épilogue lorsqu'il s'agit d'un règlement qui intervient au même moment que celui d'une autre crise qui date, celle-ci, du début des années 90. Les délégués de l'interwilayas en pourparlers avec le chef du gouvernement depuis près de 9 mois maintenant vont donc se retrouver pour faire le bilan et analyser la situation politique du pays et les enjeux futurs qu'elle impliquera.Si pour le bilan du comité de suivi de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur, celui-ci pourrait marquer la conclusion positive du dialogue, il n'en sera pas de même pour les autres points qui amèneront le mouvement à se prononcer sur les sujets de l'heure. En effet, n'ayant pas réussi à se positionner lors de la dernière université d'été du mouvement, tenue au campus d'Aboudaou le mois de juillet dernier, en raison justement des énigmes qui caractérisaient encore le dialogue, les délégués de l'interwilayas vont de nouveau croiser le fer pour aboutir à une position loin de toute ambiguïté par rapport au référendum portant charte pour la paix et la réconciliation nationale et les élections partielles qui auront lieu le 24 novembre prochain dans les trois wilayas de Kabylie. En fait, tout dépend des résultats du comité de suivi. Considéré comme le dernier round du dialogue, le comité de suivi d'aujourd'hui pourra induire des positions assez favorables de l'interwilayas. En ce sens que le mouvement en tant que structure pourrait entrer de plain-pied dans la campagne pour le référendum mais aussi dans celle des joutes partielles en Kabylie si toutefois les deux parties parviennent à parapher officiellement l'accord portant sur la mise en oeuvre des revendications contenues dans le document d'El Kseur. Tous les espoirs sont donc permis. Outre l'adhésion que les conclusions du comité de suivi induiront autour de la question de la réconciliation, il y a lieu de noter cette possible participation du mouvement aux élections partielles. La plate-forme d'El Kseur étant satisfaite, rien n'interdit désormais au mouvement de s'investir dans la gestion des affaires locales ou à défaut aux délégués de se porter candidats sachant que l'interdiction figurant dans le code d'honneur deviendra caduque. Par ailleurs, l'aile antidialoguiste qui s'est démarquée de la démarche de l'interwilayas s'apprête, elle aussi, à se prononcer sur les deux questions d'actualité. Ali Gherbi, du comité de la société civile d'El Kseur tenait, hier, à l'heure ou nous mettions sous presse, un meeting populaire dans la ville dans lequel justement il est question du référendum et des partielles aux côtés des sujets concernant directement les citoyens d'El Kseur. Connaissant l'état d'esprit des animateurs de cette aile, tout porte à croire qu'il y aura des chamboulements dans les positions.